• « Tous les Français doivent être représentés à l'Assemblée. Y compris ceux dont j'ai toujours combattu les opinions. »

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    La démocratie représentative supppose une juste représentation des citoyens au Parlement. Tous les grands courants d'opinions doivent donc être présents à l'Assemblée. Le mode de scrutin doit inciter à une juste représentation de la majorité féminine du peuple, comme des origines, des expériences professionnelles ou culturelles dans leur diversité.



    «  Tous les citoyens français ont un droit égal à se voir représenter au Parlement. Aujourd'hui, 19 % d'entre eux sont représentés par 63 % des sièges, tandis que 50 % de ceux qui sont allés voter au 1 er tour des présidentielles ne sont représentés par personne ! Tous les courants d'opinion principaux, au-dessus de 5 % des voix, doivent être représentés par des élus à l'Assemblée nationale.


    Les idées extrémistes, je préfère les combattre à découvert, àl'Assemblée, plutôt que de les voir progresser à bas bruit dans la frustration de la représentation et la facilité du silence.

    Je propose d'attribuer 50 % des sièges par circonscription – des députés qui représentent les territoires ; et 50 % des sièges à la proportionnelle par liste nationale, comme en Allemagne. Ainsi, la réalité territoriale de la nation et sa réalité politique, sont-elles représentées à égalité.


    Au point de désaffection de la démocratie où nous sommes arrivés, il faut franchir un autre pas. Je suis partisan d'instaurer le vote obligatoire, avec pour contrepartie la reconnaissance du vote blanc : on ne peut plus laisser d'infimes minorités décider à la place des majorités. Dans un pays où l'école et l'assurance sociale sont obligatoires, la participation aux choix de la cité ne peut pas rester optionnelle. 


    Je suis, aussi, plutôt favorable au vote des étrangers aux élections locales : il est normal qu'une personne, quelle que soit sa nationalité, qui réside depuis dix ans en France et participe à la vie locale puisse aussi exprimer ses choix dans la vie de la cité.


    Il s'agit d'ouvrir une époque nouvelle : remettre de la démocratie dans notre République. »



  • « En réduisant les charges qui pèsent sur le travail, on libérera l'emploi. »


    Pour lutter contre le chômage, François Bayrou propose une mesure immédiatement applicable : la possibilité pour chaque entreprise de créer deux emplois sans charges. A moyen terme, il propose de réfléchir au transfert des charges sociales vers d'autres bases que le travail.


    « Quand il s'agit de définir des priorités en matière économique, tout le monde parle de croissance, d'emploi, et, évidemment, à juste titre. Mais la croissance et l'emploi sont des résultantes : ce qui fait l'emploi, c'est l'entreprise. L'esprit d'entreprise et l'entrepreneur.

    Or, si une entreprise, à production de richesse semblable, crée des emplois, elle paye le maximum de charges ; si elle n'en crée pas, elle paye très peu. Formidable injustice. Rien ne justifie que l'ensemble du financement de la protection sociale repose sur le travail, sur l'emploi.


    En 1798, un fiscaliste, à la recherche d'une base fiscale juste, vérifiable, non délocalisable, avait trouvé ‘l'idée géniale' : le nombre de portes et de fenêtres de chaque bâtiment. Ça a marché ... 50 ans. Puis, un peu partout, on a muré les portes et les fenêtres. Quand vous concentrez un prélèvement sur une seule base, elle a tendance à s'enfuir. Ce qui s'est passé pour les portes et les fenêtres se passe aujourd'hui pour l'emploi.


    Je propose cinq pistes pour transférer ces charges : une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, une hausse de la CSG, la TVA sociale, une taxe sur la consommation de carburants fossiles, enfin une taxe sur les mouvements financiers.


    C'est une réflexion de long terme qui demande la participation de toute la société française. Mais il y a urgence, c'est pourquoi je propose une mesure immédiate : permettre à chaque entreprise de créer deux emplois sans charges (avec les charges de retraite : 10% en tout et pour tout). Tous les chefs d'entreprise que j'ai rencontrés m'ont dit : "dans ce cas, demain j'embauche". Il y a un continent des emplois gelés : je propose de les dégeler.


    Ce qui recréera l'emploi, ce n'est pas l'augmentation continue de la précarité, c'est un coût de l'emploi redevenu abordable. En réduisant les charges qui pèsent sur le travail, on libérera l'emploi : les chefs d'entreprise auront à nouveau envie d'embaucher, et ils y auront intérêt. »



  • « Le marché de l'énergie est aujourd'hui un marché politique et pas seulement économique : la France doit avoir une politique nationale de l'énergie. »


    François Bayrou propose un plan pour une croissance sobre agissant dans quatre directions : une politique d'économies d'énergie, les potentialités de l'agrochimie, un contrôle national de l'énergie et une politique commune européenne.

    « Dire la vérité sur la crise énergétique, c'est avoir le courage de dire aux Français qu'il faut changer notre modèle de développement. C'est en fait une chance, car la société vivra mieux si elle vit plus sobrement.

    Une crise des énergies fossiles s'annonce, en raison de la progression de la consommation par de pays comme la Chine et l'Inde, mais aussi une crise climatique due aux gaz à effet de serre. A ce moment critique, l'Etat ne doit pas abandonner l'outil qu'il s'est forgé pour la politique énergétique. C'est pourquoi j'ai refusé les privatisations d'EDF et de GDF. Une entreprise à majorité publique, garantie par un pays tout entier, est mieux armée en face de ces risques d'instabilité. L'Etat doit conserver un instrument pour défendre l'intérêt général.


    Nous devons diviser par 4 notre consommation en 50 ans, c'est-à-dire baisser notre consommation de 25 % à l'horizon 2020.


    La première clé d'une politique sérieuse en matière d'économie d'énergie, c'est la formation de la population, par les media et l'Éducation nationale. Deuxième clé de cette politique, il faut que polluer ait un coût, ce qui implique une fiscalité écologique, une fiscalité des carburants.


    En même temps, les biocarburants, bientôt l'utilisation de la biomasse, l'agrochimie, font apparaître l'espoir d'un débouché écologique, rémunérateur et extensible, pour notre agriculture.


    Enfin, la dimension européenne est essentielle, pour garantir la sécurité de nos approvisionnements et la diversification de la production énergétique. Il faut une politique de l'énergie européenne, qui ait les moyens d'induire ce changement réel de comportement, et en même temps de faire exemple et convaincre les autres puissances. »


  • "Dans la vie, il n'y a qu'une seule question : comment voulons-nous élever nos enfants ?"

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    L'éducation des enfants est pour François Bayrou la question politique première - au sens le plus noble du mot "politique". Il faut, par tous moyens, aider les familles à jouer leur rôle. François Bayrou fait de l'éducation la priorité absolue de son projet pour le quinquennat.


    " L'avenir d'un enfant se joue dès les premières années, dans sa famille. Lorsque la famille est absente ou totalement démunie devant son éducation, les choses deviennent vite irrattrapables. Le risque est d'autant plus grand quand la famille est en décalage culturel avec le pays où elle vit, parce que très vite c'est la rue qui se charge de faire “l'éducation” de l'enfant.

    Je propose une politique de soutien et d'éducation des familles, pour que les pères et les mères comprennent que leur attitude dans la famille donnera à l'enfant les repères qui lui serviront toute sa vie.

    Il y a aussi l'école. A l'école, l'enfant doit apprendre le sens de l'effort, l'expérience de l'échec, de la réussite, mais aussi la fierté, l'estime de soi. A l'école, se découvrent et se construisent le sens critique, la liberté de l'esprit. On y apprend à comprendre et à juger le monde dans lequel on vit.

    Plusieurs mesures seront prises rapidement : le développement des crèches d'entreprise, ainsi que des crèches collectives et familiales à horaires adaptés ; l'organisation d'études surveillées pour les collégiens ; la limitation de la publicité pour les enfants à la télévision et l'adaptation de son contenu. Je propose de permettre aux parents de fractionner le congé parental, pour qu'ils puissent consacrer du temps à leur enfant à tout moment de sa scolarité, jusqu'à seize ans.

    Je veux contribuer à construire pour mes enfants, pour nos enfants, une société qui donne davantage de place à l'idée qu'il faut faire du juste, et pas seulement du bien.
    Je souhaite que tout, autour d'eux, les invite à "sonner juste" par rapport à eux-mêmes et aux autres ; et qu'ils comprennent ainsi qu'il n'est pas inutile de grandir, qu'il n'est pas inutile d'aimer, pas inutile de vieillir, pas inutile de pardonner. Seuls des adultes qui s'assument, comme parents, comme éducateurs, comme politiques, sont en situation de transmettre, et pas de subir le changement du monde."


  • « Au cœur de ma vision économique, il y a l'entreprise : la reconnaissance de l'esprit d'entreprise et de l'entrepreneur. »

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    Le point faible de l'économie française, constate François Bayrou, c'est le manque de considération pour l'entreprise, alors que c'est elle qui fait la santé, la richesse, l'emploi d'un pays.



    « Je veux faire de la France un pays pro-entreprise.

    J'affirme d'abord la nécessité d'une stabilité juridique et fiscale : l'entreprise doit pouvoir penser son avenir dans le long terme. Cela passe notamment par un long temps de réflexion publique, au moins trois mois, entre le dépôt d'un projet de loi et son adoption ; et par l'obligation d'une discussion préalable avec les partenaires sociaux.


    Il faut créer un environnement amical pour l'entreprise, y compris fiscal, particulièrement pour les PME. Tout contrôle devrait être précédé d'un conseil, d'un avis, comme on ferait pour un ami, au lieu de sacrifier à la culture d'inquisition et de suspicion.


    Je m'engage sur une mesure active de protection de la petite et moyenne entreprise : un "Small Business Act" à la française : simplification, protection, accès aux marchés publics. Simplification des contraintes administratives, fiscales, du droit et des procédures sociales. Protection des entreprises qui viennent de se créer : protection fiscale (exemption dégressive des premiers exercices bénéficiaires), protection active de la trésorerie de ces entreprises (garantie de l'équité des délais de paiement). Et réserver en Europe, comme les Etats-Unis le font depuis 50 ans, une part des marchés publics aux PME - par exemple, 20 % du volume total des grands marchés et la totalité des marchés inférieurs à 50 000 €.


    Pour encourager l'installation des chercheurs en France, je propose d'exempter d'impôt les revenus des brevets déposés par des chercheurs français ou résidents en France. J'engagerai l'élaboration d'un plan décennal pour la recherche.


    Quant à l'éducation, il faut que la formation professionnelle spécialisée s'articule avec des formations académiques diverses, littéraires, scientifiques, juridiques, techniques, artistiques... Ainsi, des métiers de l'entreprise pourront accueillir des formations différentes. Dans cette formation, l'esprit d'entreprise doit avoir sa place, au plus jeune âge. »