• CPE

    « Le CPE est une fracture supplémentaire en France. »

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    François Bayrou s'est opposé au CPE, qui permettait de licencier un salarié sans justification. Il appelle à un contrat de travail simplifié et équilibré, à un financement public pour l'apprentissage de la vie en entreprise, et à une méthode de réforme fondée sur la concertation et le dialogue avec les partenaires sociaux.



    «  Le CPE, contraire à tous nos engagements internationaux en matière de droit social, comportait deux points litigieux : le licenciement sans motif et la période d'essai de deux ans. Présenter comme un progrès que l'employeur puisse licencier sans la moindre explication, c'est perdre de vue les principes élémentaires de justice. Et si une réforme est injuste, elle est condamnée à échouer.

    CNE et CPE concentrent toute la flexibilité et donc toute la précarité sur les plus fragiles : les plus jeunes et les plus petites entreprises. Une nouvelle fois, on a voulu séparer deux France : la France des plus protégés – la fonction publique, les grandes entreprises, les travailleurs à statut – et les "sans statut", ceux qui ne se défendront pas et qui vont devenir la variable d'ajustement des mouvements d'emploi.


    Si, au lieu de rechercher le passage en force, le gouvernement avait respecté la loi que cette majorité a voté le 4 mai 2004 - la loi Fillon - qui imposait la consultation des partenaires sociaux avant toute décision, on aurait évité bien des erreurs !


    Pour aider les jeunes à entrer dans l'emploi, il faut une politique de formation et non de précarité. Arrêtons de multiplier les contrats, qui sont si nombreux aujourd'hui qu'aucun expert n'est capable de les citer tous : il faut un droit du travail simplifié, respectueux de nos principes et compréhensible par tous. Je propose donc un CDI universel à droits progressifs.


    Et, pour les jeunes sans qualification, je propose un contrat de travail et de formation professionnelle, avec une prise en charge de la part du salaire consacrée à la formation.


    Notre mission n'est pas de répandre la précarité, ni pour le salarié, ni pour l'entreprise. Les Français et la France ont au cœur un tout autre modèle, où les rapports entre le salarié et l'entreprise sont équilibrés, où l'entreprise est libre et respectée. »


  • "La culture relève du verbe être et non du verbe avoir"

    "La culture n'est pas un luxe qui vient après le nécessaire"

    "Elle constitue le soubassement de nos prises de conscience, de nos comportements et des événements historiques. Au même titre que l'éducation et le recherche elle peut aussi être la clé de l'innovation dans nos sociétés à travers la création". Comme l’a dit François Bayrou venu rencontrer les acteurs culturels au Festival d’Avignon 2006, ces trois domaines qui "relèvent davantage de l’être que de l’avoir" doivent être prioritaires dans une "économie de la connaissance" .Or aujourd’hui, reflet de tout le reste, la culture est en crise. Deux objectifs fondateurs n’ont été que partiellement atteints : la démocratisation culturelle (l’accès de la culture au plus grand nombre) reste illusoire et les artistes sont en danger (cf. crise de l’intermittence)

    A l’heure de la concentration des industries de loisirs, de l’influence du modèle américain, du développement très rapide des nouvelles technologies et moyens de transmission des savoirs et des œuvres dans une société qui a perdu ses repères et qui cherche du sens, il faut refuser "l’abaissement de l’ambition culturelle pour tous" (F. Bayrou , au nom du Tiers-Etat) . Il faut donc refonder nos politiques culturelles. "L’art est à la fois transmission et rupture, héritage et mouvement", ainsi le champ culturel est confronté à 4 enjeux majeurs :

    - La transmission des savoirs composant notre patrimoine littéraire et artistique est un fondamental. Selon François Bayrou "La pire des fractures est la fracture culturelle". Aussi réaffirme-t-il aujourd’hui la même priorité qu’à son arrivée au ministère de l’Éducation Nationale en 1993, celle donnée à l’éducation artistique et culturelle à l’école*.

    - Toute réforme profonde de la politique culturelle tient à la place que l'on fera à l'enseignement artistique dans le cadre de l'enseignement général.

    - Le spectacle vivant souffre d’une diffusion insuffisante. Alors que le nombre de spectacles produits s’est fortement accru depuis une dizaine d’années, le public ne s’est pas renouvelé et élargi en conséquence : la transmission et le partage de la culture, c’est œuvrer aussi à sensibiliser et à accueillir toutes sortes de publics, de penser à des lieux qui ne soient pas tant figés dans des labels mais ouverts sur la cité et aux artistes, porteurs de projets innovants qui encouragent le croisement des disciplines et des genres, adaptés aux nouvelles technologies. C’est s’attacher aussi à ce qu’à l’ère du numérique où de nouveaux vecteurs de la culture (Internet, télévision mobile personnelle...) sont désormais disponibles, on développe une offre culturelle de qualité qui ne dépende pas de groupes monopolistiques mais repose sur la complémentarité service public-service privé.

    - L’art est héritage, il est également mouvement aussi faut il aujourd’hui repréciser la place de l'artiste dans la société, accompagner la création et soutenir la diversité culturelle, questions essentielles soulevées de façon cruciale par la crise des intermittents – non résolue aujourd’hui – et la loi sur les droits d’auteurs.

    - Nous pouvons régler la question de l’emploi culturel notamment à travers une loi d’orientation du spectacle vivant proposant une véritable architecture de l’emploi artistique, par définition très diversifié, et garantissant un régime équitable et vertueux de l’intermittence . Le soutien aux créateurs dans leur diversité est une impérieuse nécessité.

    Tout cela pose bien entendu la question des financements de la culture aujourd’hui en crise, et de l’organisation des territoires, aujourd’hui en panne. L’attention des médias s’est récemment portée sur le patrimoine et sur le recul de la francophonie dans le monde. Nous connaissons l’état de nos finances publiques, mais la culture est un investissement pour l’avenir afin de garantir les crédits nécessaires au rayonnement culturel de notre pays. Son budget, qui atteint péniblement les 1% de celui de l’État, doit faire l’objet d’une programmation pluriannuelle. Il faut aussi trouver les moyens de renouveler les financements de la culture dans un équilibre subtil entre la liberté de création et la pluralité des financements, publics et privés, et continuer à encourager le mécénat.

    Il faut enfin sortir de cette "paralysie" et de cette instabilité que vivent les artistes, les professionnels et responsables associatifs de ce secteur. Aujourd’hui, la décentralisation n’optimise pas les financements publics : la stratification politico-administrative, au lieu d’amplifier une dynamique, la fige. La décentralisation culturelle, chantier inachevé du gouvernement, doit être organisée pour être réussie : qui fait quoi, comment et avec qui. Dans le même temps, l’État a toujours sa partition à jouer, mais un État modernisé, un ministère de mission qui renoue avec l’esprit insufflé par un Malraux et un Vilar et non de simple gestion, qui garantisse les grands équilibres, fédère, impulse dans le respect du rôle de chacun et mette en cohérence tout ce qui concourt, patrimoine comme création, à rendre la culture vivante et accessible sans démagogie ni marchandisation.

    A côté de cette dimension locale de l’action culturelle qui doit viser en premier lieu à réduire les inégalités géographiques Paris-Province, entre régions, entre l’urbain et le rural (aujourd’hui un département sur 2 ne dispose pas de scène nationale alors que d’autres en dispose de 4 ou 5 ) entre les centres-villes et les cités (la crise des banlieues est aussi une fracture culturelle), il faut aussi inscrire nos politiques culturelles dans une dimension européenne, encourager la libre circulation des œuvres et des artistes, harmoniser les statuts sociaux et fiscaux des professionnels du secteur qui ne nous ont pas attendu pour construire l’Europe de la culture.

    La culture n’est pas le simple chapitre d’un programme politique, elle est la composante d’un projet pour une nation : de l’enfant à l’école au citoyen dans la cité, François Bayrou veut tout mettre en œuvre pour que la culture soit le lien et le bien communs.

    *(cf. protocole d’accord relatif à l’Education artistique de novembre 1993)



  • « Je suis pour un mandat unique des députés. »


    Rendre à l'Assemblée nationale son rôle et sa responsabilité, cela passe, selon François Bayrou, par l'interdiction du cumul.


    « Je veux restaurer dans notre pays la démocratie de représentation. Cela signifie que le Parlement soit respecté et fasse son travail, que les parlementaires participent aux débats du Parlement.

    Nous ne pouvons plus continuer avec des parlementaires absents ! Nous ne pouvons plus continuer à délibérer avec 1 ou 2 % de la représentation nationale. La République nouvelle doit adopter le principe du mandat unique pour les députés. Et les députés doivent en avoir les moyens, en termes de statut et de collaborateurs - ce qui impose qu'il y ait moins de députés.


    J'ai été président de Conseil général en même temps que député, et même ministre, pendant presque dix ans. C'était exténuant, mais intéressant ! Et les Mitterrand, Chaban, Lecanuet, ont été de grands cumulards ! Le temps acceptait que le patron surveille de loin, se contentant de choisir ses collaborateurs, et arrêtant seulement les grandes options, un ou deux jours par semaine.


    Nous sommes entrés dans des temps plus exigeants. Le cumul empêche de s'investir calmement dans une tâche, de prendre les repères, les habitudes et les marques du débatteur et du législateur.


    Je propose deux décisions drastiques, qui sont déjà la règle au Parlement Européen.


    1) si l'on n'est pas là, on ne vote pas : pas de délégation de vote.


    2) si l'on n'est pas là, on n'est pas payé.


    Et il y a une Assemblée de notre Parlement qui doit comprendre des élus locaux, de grands responsables d'exécutif : c'est le Sénat. La République a besoin que la voix de ses collectivités locales soit représentée dans la délibération des lois et participe au contrôle du gouvernement. Le Sénat est le lieu naturel du dialogue entre les responsables des grands exécutifs locaux et les gouvernants nationaux. »

  • " La copie privée est un droit "

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    Alors que le gouvernement essayait de faire passer "en urgence" la loi DADVSI, François Bayrou a obtenu que le gouvernement renonce à son projet de "police privée sur Internet". En résistance aux "pressions" des géants de la musique et de l'informatique, François Bayrou propose de concilier le droit à la copie privée et l'incitation à la création – y compris en matière de logiciel libre.


    " Nous sommes d'accord pour que soient réaffirmés les droits d'auteur et les droits voisins*, mais nous n'acceptons pas que soit porté atteinte à d'autres droits tout aussi essentiels.   La copie privée, pour un usage personnel, familial ou amical, est un droit pour le consommateur, pour le citoyen qui se cultive et recherche un épanouissement.
     En matière numérique, ce droit se traduit d'abord par l'interopérabilité garantie par la loi, c'est-à-dire la possibilité de faire passer l'œuvre d'un support à un autre, de la faire partager dans le cercle privé.
      Cela mérite une compensation équitable : je suis favorable à une indemnisation modérée de la copie privée.
      Je crois que l'offre légale sur internet va se développer – il est vital, pour son développement, que son prix baisse. Il y a dans cette accessibilité nouvelle, dans la convivialité des sites, un gisement de développement considérable, y compris de ressources pour le monde de la création et de l'édition.
      La politique que je propose comporte cinq éléments : la transparence, le logiciel libre défendu et garanti, le droit à la copie privée consacré, le financement de la culture assuré, et les droits moraux des créateurs confortés.
     Il y a dans Internet non seulement un moyen de transmission – et donc de développement pour la création culturelle –, mais aussi un modèle de société et de développement humain. "
      * DADVSI : loi sur les droits d'auteur et les droits voisins dans la société de l'information.


  • « Les plus graves crimes contre l'humanité se répètent sous nos yeux au Darfour. Il faut un engagement international pour imposer la paix. »

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    Les coprésidents du Parti démocrate européen, François Bayrou et Francesco Rutelli, se sont rendus au Darfour en février 2005 – malgré un premier refus de visa par le gouvernement du Soudan. François Bayrou a mesuré l'ampleur du drame, et appelé à un engagement international pour imposer la fin du conflit.


    « Plus de 200 000 civils morts, 2 millions de personnes parquées dans des camps à l'intérieur du Darfour, 200 000 hommes, femmes et enfants réfugiés au Tchad ! Deux millions et demi de personnes dépendent de l'aide internationale pour l'alimentation et les soins médicaux !

    C'est une obligation humanitaire, politique et morale pour les gouvernants français, européens, de faire cesser le martyre du Darfour.

    Le refus par le gouvernement soudanais d'accepter l'intervention de soldats de l'ONU, et la poursuite d'opérations militaires extrêmement dures, exigent que la France agisse.

    Il faut faire véritablement respecter l'exclusion aérienne (des attaques aériennes précèdent souvent les raids djandjawids). Des appareils radars Awacs et quelques chasseurs y suffiront.

    L'Europe doit aussi accroître significativement son aide humanitaire et permettre aux ONG de travailler librement et en sécurité dans les zones de conflit. Elle doit obtenir du gouvernement soudanais qu'il cesse son offensive armée et accepte le déploiement d'une opération de maintien de la paix de l'ONU, afin de mettre un terme à la violence.

    Et elle doit obtenir la réouverture en urgence de négociations afin d'aboutir à un accord politique. Cet accord devra prévoir la représentation des Darfouriens aux différents niveaux du gouvernement soudanais, une garantie réelle de désarmement, et une garantie de sécurité au retour, pour les déplacés et les réfugiés.

    Nous avons le devoir de faire quelque chose pour mettre fin à cette horreur. »

    Interview dans Le Figaro, 5 mars 2005.