• Le sport au centre de l'éducation


    François Bayrou s'inquiète de la situation du sport scolaire. Il voit dans le service civique des jeunes, et l'activité universelle pour les bénéficiaires de minima sociaux, une opportunité pour que les jeunes aient un encadrement sportif plus nombreux, de l'école à l'université.


    "Le sport est une passion parce qu'il offre une double dimension : symbolique et sociale. Il y une dimension de communauté, de solidarité : on vit ensemble, on porte le même maillot de supporter. Le sport de haut niveau offre à chacun une part de rêve : on va pouvoir dépasser le destin ...


    Dans le sport de haut niveau, le modèle économique existe, mais l'argent ne peut pas être le seul maître du sport. Le modèle de la concurrence financière creuse de plus en plus le fossé entre les clubs têtes de listes et les clubs moyens, y compris dans la première division de football. Cela menace l'intérêt sportif de la compétition, et à terme l'intérêt des spectateurs. Les pouvoirs publics devront ouvrir une réflexion avec le mouvement sportif, en particulier avec les deux sports collectifs qui concentrent le plus d'argent, de droits télévisés.


    L'exigence d'éthique que porte la société française doit être affirmée. Cette exigence s'adresse en premier lieu aux sportifs de haut niveau. Il serait hypocrite de ne prendre la question du dopage que sous l'angle du contrôle et de la sanction : il faut se poser la question des contraintes que nous infligeons aux sportifs, notamment en termes de calendrier et de difficultés des épreuves. Pour ce monde du sport de haut niveau, la médecine du sport doit être une médecine du travail, avec les contraintes de protection du sportif, notamment l'obligation d'allègement du calendrier.


    Il y a un autre sport, qui est le sport de masse : le sport est le premier des mouvements associatifs français. Le problème majeur qui s'y pose est celui d'une meilleure reconnaissance de l'activité des bénévoles.


    Le sport doit être au centre de l'éducation. Aujourd'hui, à l'université il est pratiquement absent. Le sport à l'école primaire est en question. Dans le secondaire, le sport scolaire est en régression. Il y a un besoin très grand d'encadrement, mais on ne pourra créer les dizaines de milliers de postes qu'il faudrait, dans un monde idéal. Je mets donc en relation ce besoin avec l'idée, que je défends, d'un service civique universel pour tous les jeunes, et d'une activité pour tous ceux qui bénéficient de minima sociaux et qui, très souvent, ont des compétences : un certain nombre d'entre eux sont sportifs. Ils peuvent être des encadreurs, des aînés, des animateurs.


    Le handisport doit être reconnu et encouragé : renforcer l'encadrement technique, les installations sportives dans les établissement scolaires et au sein des clubs. Les élèves handicapés sont aujourd'hui dispensés d'activité sportive. Il doivent pouvoir recevoir au contraire une éducation sportive adaptée".


  • "Un journal, c'est l'indépendance et l'originalité du regard"


    9 janvier 2007

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    Pour François Bayrou, le pluralisme et l'indépendance de la presse doivent être garantis. Il propose un élargissement des compétences du CSA à l'ensemble des médias, pour limiter les concentrations excessives, et lutter contre les pressions de l'Etat et des puissances d'argent.


    "Dans une démocratie, les citoyens ont droit à une information juste, pluraliste, équilibrée, indépendante de l'Etat, protégée des concentrations excessives et des puissances d'argent, pour reprendre les termes du programme du Conseil National de la Résistance.

    Pour la séparation des pouvoirs, je pense qu'il faut étendre les prérogatives du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), au-delà de l'audiovisuel, au pluralisme de la presse écrite, et à l'établissement de garanties d'autonomie entre les propriétaires de presse et l'État.

    Des cadeaux sont faits sans contrepartie aux chaînes puissantes : l'ouverture de la publicité télévisée pour la grande distribution en est un exemple, au risque de mettre en péril la presse écrite. »

    François Bayrou s'est exprimé le 26 septembre 2006, dans les colonnes de Libération sur la crise traversée par le journal.

    "Pourquoi je lis Libération tous les jours ? Parce que c'est un journal. Un journal. Non pas un produit préfabriqué, dans lequel on sait à l'avance ce que l'on va trouver. Il y a deux caractéristiques à un vrai journal : l'indépendance et l'originalité du regard. Dans les pages de Libération, on ne sent pas d'influence extérieure, on n'a pas le sentiment que les journalistes ont tourné sept fois leur plume avant de rédiger leurs articles.

    La crise que le journal traverse révèle un enjeu très important. Car aujourd'hui la presse et les médias traversent une crise qui entraîne, pour des raisons économiques, la constitution de concentrations et de réseaux d'influence, qui sont un vrai problème démocratique. Problème que j'ai déjà posé, et qui doit être un des éléments de la bataille de 2007".




  • «Les fins de mois taraudent les Français »


    Avec un salaire moyen, on a aujourd'hui du mal à joindre les deux bouts. Pour accroître le pouvoir d'achat des salariés, François Bayrou propose une mesure simple : la libération des heures supplémentaires.


    « Le sujet du pouvoir d'achat illustre le décalage entre les citoyens et le pouvoir. D'un côté, les dirigeants, relayant les statistiques officielles, affirment que le pouvoir d'achat augmente... alors que les Français ont à l'évidence le sentiment contraire.



    La différence, c'est que le logement n'est compté, dans le calcul du pouvoir d'achat, que pour 11 % du budget d'un ménage. Si vous connaissez quelqu'un qui peut louer un logement pour 11 pour cent de son salaire ! Le loyer en représente au moins 30 ou 40 %.


    La fin du mois, c'est une question qui taraude les Français. Autrefois, il n'ya pas si longtemps, avec un salaire moyen, on vivait et on mettait un peu d'argent de côté. Aujourd'hui, on a du mal à joindre les deux bouts, beaucoup plus de mal qu'on ne le pense en ‘haut lieu'. »


    Que faire ?


    « L'idée que l'on pourrait distribuer facilement l'argent de l'Etat est fausse, étant donné l'endettement de l'Etat.


    Et toute distribution de pouvoir d'achat artificielle se retournera contre l'emploi. Si l'on augmente brutalement le prix du travail, comme l'annoncent les socialistes, on fera disparaître encore des emplois.


    Il faut donc que, sur le prix du travail assumé par l'entreprise, le salaire direct ait une plus grande part. Et que ceux qui veulent travailler plus, soient libres de le faire sans charges supplémentaires.


    Je propose de libérer les heures supplémentaires. De permettre au salarié qui veut faire une heure supplémentaire de bénéficier d'une prime de 35%, beaucoup plus importante qu'aujourd'hui, notamment dans les petites entreprises, sans que cela coûte plus cher à l'entreprise : cette prime sera défalquée des charges sociales. Avec une idée simple : quand quelqu'un a travaillé trente-cinq heures, il a d'ores et déjà payé sa quote-part à la solidarité. »



  • « Elu président, je garantirai que l'État sera impartial en Polynésie. »


    A Papeete en octobre dernier, François Bayrou a exposé sa vision d'avenir : il milite activement pour l'émergence locale d'une troisième voie pour la Polynésie. Il a officialisé son rapprochement avec Philip Schyle, leader du parti Fetia Api.


    « La Polynésie et la France, c'est une aventure qui a entraîné le développement de cette région. Cette aventure humaine a bien plus de côtés brillants que de côtés sombres : ce qui a été fait est formidable. La Polynésie est un modèle de société exemplaire dans la grande zone Pacifique. La présence de la France dans le Pacifique est une chance pour notre pays et pour toute la zone.



    Elu président, j e garantirai que l'État sera impartial en Polynésie, car jusqu'ici l'action de l'Etat a failli.


    La situation actuelle est inquiétante : les situations de blocage se multiplient, car des groupes différents, parfois antagonistes, interfèrent pour rendre la situation en Polynésie sans issue. Deux clans attisent le feu, les crises pourrissent sans qu'il y ait le dialogue nécessaire.


    L'immense majorité des Polynésiens a envie qu'un équilibre s'installe et que les choses avancent. Quand tout est bloqué, tout le monde en souffre.


    Le seul espoir pour la Polynésie, c'est une troisième voie pour dépasser ce clivage entre indépendantistes et autonomistes. J'ai une grande estime pour Philip Schyle, c'est quelqu'un de bien, quelqu'un au-dessus de la mêlée. J'ai été heureux d'apporter mon soutien à l'alliance qu'il a faite avec Nicole Bouteau. Philip Schyle peut faire un pont, montrer à ces gens qui appartiennent à deux partis 'fâchés à mort', qu'on peut peut-être travailler ensemble pour le bien de la Polynésie. Il en a l'intelligence, la modération, la volonté, le caractère.


    La situation de blocage a été créée par une absurdité institutionnelle : on a bâti un mode de scrutin en croyant avantager M. Gaston Flosse, et cela s'est retourné contre lui. Un scrutin proportionnel à prime majoritaire à l'intérieur de circonscriptions, c'est un casse-tête absolument effroyable ! Oui, il faut des changements institutionnels.


    Je propose une modification du mode de scrutin, dans le but d'instaurer une règle du jeu juste et efficace. Ainsi les gens seront obligés de travailler ensemble. C'est ce dont la Polynésie a le plus besoin.


    Pour qu'on n'ait plus perpétuellement cette guerre d'un clan contre l'autre qui paralyse la Polynésie, pour construire cette force politique nouvelle, les femmes et les hommes de qualité et de courage, honnêtes et compétents, existent. Il suffit qu'ils se mettent autour de la table. »


  • « Il faut une majorité d'entente et de rassemblement. » 


    François Bayrou a refusé au meeting de Toulouse, en 2002, un pseudo-parti unique de la droite et du centre (« Si nous pensons tous la même chose, c'est que nous ne pensons plus rien ! »). Son diagnostic s'est vérifié : ce parti a réussi à concentrer tous les pouvoirs, mais échoué à résoudre les problèmes du pays. Devant la gravité de la situation de la France, il faut une démarche politique nouvelle, qu'a illustrée François Bayrou en recevant ensemble Michel Rocard, Michel Barnier et Nicolas Hulot : faire travailler ensemble des gens différents, dans le respect de leurs différentes familles de pensée.


    « Le pluralisme des partis reflète la diversité d'opinions des Français, qui doivent cohabiter sereinement. La démocratie, ce n'est pas un affrontement, mais un dialogue et un débat.

    On peut être différent et travailler ensemble.

    J'accepte de voter, dans des circonstances nationales graves, avec des gens qui sont différents de moi. Je ne renie rien de ces différences, mais je les fais passer après l' intérêt national.

    Et j'envisage, pour reconstruire notre pays, de travailler avec des gens différents de moi : au point de crise où notre société est arrivée, il faudra rassembler, du centre, de droite, de gauche, pour garantir aux Français que la République nouvelle sera la République de tous et non pas la République des amis.

    Les grands sujets, l'éducation, la dette, l'exclusion, la recherche ou le changement climatique, nécessitent des politiques volontaires de longue durée et ne peuvent être traités dans le cadre figé du clivage droite-gauche. Pour qu'une politique soit regardée comme étant de bonne foi et non comme l'affaire d'un parti, il faut qu'elle soit largement soutenue.

    Les majorités étroites d'un parti ne suffisent pas à soutenir une grande œuvre nationale.

    Cela a été le choix de notre histoire, en particulier quand elle fut grande et féconde. Ce fut le choix du général de Gaulle, de Robert Schuman, de Pierre Mendès France, de Chaban-Delmas, de Giscard en 1974, de Michel Rocard et de Jacques Delors. Beaucoup de nos voisins européens, comme l'Allemagne, fonctionnent ainsi.

    On ne gouverne pas un pays avec une minorité, pour une minorité. On gouverne un pays avec une base large et, pour obtenir une base large, il faut rassembler des courants différents. La condition du rassemblement, ce sont des projets et des principes clairs. »






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