• « Je propose l'union civile, je défends l'adoption simple, je plaide pour le respect réciproque. »

    </fmt>

    François Bayrou défend l'inscription dans la loi de dispositions concernant les familles homoparentales, dans l'intérêt des enfants. Il s'agit de prendre en compte les situations réelles des Françaises et des Français.



    « Une union civile, conclue à la mairie, ouverte aux homosexuels, comportant des droits équivalents à ceux ouverts par le mariage, j'y suis fermement favorable.


    Le mariage, pour moi, c'est un homme et une femme. Je plaide pour le respect réciproque. Réciproque, cela signifie que les familles traditionnelles méritent aussi d'être entendues et défendues.

    L'adoption par des couples homosexuels, on en parle trop souvent en faisant fi des réalités. Aujourd'hui, en France, quelque 300 000 enfants sont élevés par des couples homosexuels. Que se passe-t-il pour ces enfants si l'homme ou la femme qui en est responsable - l'adoptant - vient à disparaître ? Il faut créer un lien de reconnaissance de la compagne ou du compagnon qui partage la vie de l'enfant, participe à l'élever.


    Je ne suis pas favorable à une adoption plénière par deux personnes du même sexe, car l'adoption, c'est la filiation, et ce serait donc accepter qu'un enfant ait deux pères, ou deux mères, ce qui pose un problème.


    En revanche, l'adoption simple, qui est aujourd'hui ouverte à un célibataire, devrait l'être aussi à chacune des personnes homosexuelles vivant en couples. Sans entraîner un lien de filiation, elle crée un lien d'éducation, de succession. L'adoption simple permet donc d'apporter une solution concrète, non une réponse idéologique.


    Les préventions vis-à-vis de l'homosexualité et des droits des homosexuels, qui subsistent dans notre société, sont une tare qui doit être combattue sans relâche.


    Je refuse que l'orientation sexuelle d'une personne célibataire candidate à l'adoption soit alléguée pour lui refuser l'agrément. Lorsque j'étais en charge de telles décisions, président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, j'ai veillé à ce qu'il n'en soit jamais tenu compte.


    La diversité des situations des familles devra mener, dans l'intérêt des enfants, à une réforme de l'autorité parentale : permettre, avec l'accord des parents biologiques, un partage de l'autorité parentale avec un tiers, dans des conditions plus larges que celles actuellement prévues par la loi.  »


  • « Une politique d'immigration doit s'inscrire dans la durée »  


    L'immigration, le regard des uns sur les autres, sont un formidable révélateur de l'état de notre société. On y voit s'exacerber les fractures d'un pays en voie de déstabilisation. La responsabilité des hommes d'Etat est de maîtriser l'immigration : quantitativement, dans son rythme.



    «  L'immigration choisie est un leurre, un concept vide de contenu. L'immigration "choisie" s'ajoute à l'immigration subie et ne la remplace pas. Dans un pays qui compte quatre millions de chômeurs, pourquoi aller chercher de la main-d'œuvre à l'extérieur ?

    Je propose une politique nationale d'immigration articulée en deux volets : maîtrise de l'immigration clandestine et main tendue à ceux qui peuvent et veulent s'intégrer.


    En premier lieu, la maîtrise de l'immigration clandestine, en métropole et peut-être plus encore dans outre-mer. Il faut lutter résolument contre les filières de passeurs et les trafics d'êtres humains. Les immigrés, pour l'immense majorité d'entre eux, n'arrivent pas seuls. Ils paient, pour venir, très cher.


    Il faut en même temps très durement réprimer le travail clandestin. Les immigrés clandestins ne restent que s'ils peuvent travailler. Le travail clandestin est la condition de l'immigration clandestine. Chacun sait qu'il est en réalité peu réprimé.


    La politique d'immigration doit être une politique européenne : il faut une politique concertée de circulation, de visas, d'accompagnement des immigrés. Si un immigré n'est pas admis, il doit être reconduit ; reconduit le plus vite possible, avant que ne se créent des liens familiaux. S'il est admis, il faut l'inciter à s'intégrer à la société française, par un programme d'intégration portant sur la langue française et nos valeurs. L'assiduité à un tel programme serait une condition de régularisation. Les immigrés arrivés clandestinement sur notre territoire ne sauraient être régularisés que sur des critères clairement définis : contrat de travail, maîtrise de notre langue et de nos valeurs, connaissance de notre mode de vie.


    La cause principale de l'immigration, aujourd'hui comme il y a des siècles, c'est la misère : une politique de co-développement avec les pays d'origine permettra de donner à leurs habitants la chance de réussir dans leur propre pays, notamment en impliquant les diasporas. Les pays européens pourraient permettre aux médecins, ingénieurs, techniciens de faire l'aller-retour entre leur pays d'origine et pays où ils ont été formés.

    Il faut un ministre chargé de l'immigration, regroupant sous son autorité les administrations différentes en charge de ces problèmes, assurant le suivi des populations qui sont sur notre territoire, intervenant dans les accords de co-développement. »


  • « Faire la guerre aux déficits et à la dette, investir dans l'avenir »

    </fmt>

    François Bayrou veut simplifier et stabiliser la fiscalité, locale et nationale, dans une perspective de développement durable. Il s'agit à la fois d'assainir les finances publiques, et d'encourager l'innovation et la recherche, l'esprit d'entreprise et l'emploi.



    « Je propose un principe de stabilité fiscale, afin que les particuliers comme les entreprises puisse penser leur avenir dans le long terme.

    Second principe, la simplification, pour que la fiscalité devienne enfin lisible. La multiplication des niches et des dérogations, la survivance d'impôts archaïques — de certains impôts locaux notamment — rend notre fiscalité illisible, complexe et injuste.


    La monnaie commune européenne appelle une harmonisation fiscale et sociale : je souhaite une harmonisation de l'impôt sur les sociétés, qui est une source de dumping fiscal. La TVA, elle, devrait rester de compétence nationale car elle ne fausse pas la concurrence entre pays.


    L'impôt sur la fortune tel qu'il est conçu a fait beaucoup de dégâts. Une nation qui accepte l'exil de ses citoyens les plus riches, accepte de s'appauvrir. Je suis partisan d'une imposition sur le patrimoine à base large, sans aucune niche défiscalisée, sans exemptions, mais à taux léger : un prélèvement de seulement 1 pour 1000 sur les patrimoines au-dessus de 750 000 euros, rapporterait 3 milliards, à peu près l'équivalent de l'ISF aujourd'hui !


    Une réforme de la fiscalité locale est d'autant plus nécessaire que 75 % des investissements civils sont pris en charge par les collectivités. La décentralisation ne signifie pas que l'Etat se désengage : les transferts de compétence doivent être entièrement compensés par l'Etat.


    Je m'engage pour une fiscalité écologique, menée- c'est le plus souhaitable - en concertation avec nos partenaires européens. La seule manière d'obtenir un changement complet de comportement à l'égard de l'environnement, c'est que cela coûte plus cher de polluer que de ne pas polluer. Une ‘fiscalité carbone' permettra de planifier, sur le long terme, une régulation des prix des énergies fossiles. Et ce sera l'un des moyens d'alléger les charges sociales qui pèsent sur le travail.


    Et je veux qu'on étudie (au moins pour en avoir le cœur net !) l'idée d'une contribution "Tobin" sociale : le prélèvement direct d'une fraction extrêmement faible, un millième ou une fraction de millième, des sommes qui circulent dans les échanges bancaires.


    En tout état de cause, tant qu'une dette aussi lourde pèsera sur les générations futures, je veux donner la priorité à la réduction du déficit public plutôt qu'à la baisse des impôts. »


  • « Placer notre pays du côté de la création, de l'encouragement à entreprendre »


    François Bayrou a réalisé en 2006 un tour de France des « entreprises qui saisissent leur chance dans le contexte de la mondialisation » - à commencer par l'usine qui, dans sa circonscription, fabrique deux tiers des moteurs d'hélicoptères utilisés dans le monde. Il en revient convaincu des chances que la modernité offre à la société française.



    «  La stratégie économique dont la France a besoin, c'est de placer notre pays du côté de la création, de l'inventivité, de l'encouragement à entreprendre. Toutes les décisions en matière de réforme de l'Etat, de politique fiscale, doivent être pensées pour servir cette créativité, cette vitalité des entreprises et des chercheurs. La formation des jeunes - et des moins jeunes - peut seule assurer un terreau favorable à ce développement. Une politique européenne doit donner à notre continent la solidarité d'un espace de vraie souveraineté économique. Voilà les axes d'une politique cohérente.


    La modernité n'est pas l'ennemie des valeurs républicaines : c'est leur meilleur alliée
    . Le monde du XXI° siècle va offrir des chances à nulles autres pareilles à qui voudra les saisir. Par exemple, internet met à la portée de la main de tous, tous les documents de la planète : hier, l'information était limitée, donc l'égalité des chances n'était pas une réalité ; aujourd'hui l'information est abondante et l'égalité des chances peut se réaliser.

    Je crois au modèle de société en train de naître dans l'univers d'internet
    , modèle plus autonome, plus participatif, plus coopératif. Nous croyons à l'invention, à l'innovation, à la création. L'entrepreneur et le chercheur changent l'homme de consommateur en créateur.


    Voyons le développement de notre pays en termes d'entreprise, d'éducation, de formation, de recherche, d'investissement, d'Europe, et notre modèle sera un avantage dans la compétition internationale. Nous aurons recréé chez nous les conditions du développement, de la croissance, de l'avenir, et nous aurons promu une nouvelle synthèse entre nos valeurs et la modernité, que nous proposerons à l'Europe, et par l'Europe au monde. »


  • "L'aide la plus efficace que l'on puisse apporter au monde de la culture"


    Pour François Bayrou, ce système est nécessaire à la création et à la vitalité culturelle. Et si l'on parle de réforme, c'est en premier lieu à l'utilisation abusive du régime des intermittents par les grandes entreprises, qu'il faut s'attaquer.


    "Le déséquilibre de ce régime ne provient pas seulement, ni même principalement, de la précarité de la situation des comédiens, musiciens, des techniciens. Cette précarité est pour ainsi dire naturelle, consubstantielle à l'activité de création. On ne peut pas jouer tous les jours, surtout quand on est un débutant, surtout quand on innove.

    Une grande partie du déséquilibre provient des abus dont de grandes entreprises ont fait leur pratique habituelle. De grandes entreprises de télévision ou de production, et même des entreprises publiques ont pris l'habitude, depuis des décennies, de payer comme intermittents des techniciens, des présentateurs, des réalisateurs qui sont en réalité employés à temps plein ou sur le long terme. Simplement, elles trouvent plus avantageux de faire payer par la collectivité les jours de repos ou les congés, qui sont assumés dans le contrat de travail par tous les autres employeurs.

    Il n'est pas juste de faire supporter par les plus précaires et les plus fragiles de ceux qui participent à la culture du spectacle, les abus tolérés depuis trop longtemps de la part de sociétés qui devraient donner l'exemple.

    Le régime des intermittents, c'est probablement l'aide la plus efficace que l'on puisse apporter au monde de la culture. Ce régime doit être assaini, c'est vrai, mais il doit l'être en traitant également les abus de toute nature, les abus des plus gros étant plus choquants que les abus des plus faibles.

    En tout cas le protocole d'acccord de juin 2003 était un mauvais protocole qui n'a fait que fragiliser les plus fragiles. Il n'a pas résolu la question du déficit de l'Unedic. Ainsi les parlementaires de notre famille politique ayant suivi ce dossier au sein du Comité de suivi de l'assurance chômage composé d'élus de toutes tendance et d'artistes l'ont-ils dénoncé, proposant en contrepartie une loi  qui réaffirme le statut de l'intermittence, fondé sur des principes justes, vertueux et équitables."