• Le bénévolat prouve à notre société que tout n'est pas marchand


    François Bayrou fait trois propositions pour que la société reconnaisse mieux l'activité des bénévoles : simplifier l'indemnisation de leurs frais, valider l'expérience acquise, et prendre en compte l'engagement au service des autres dans le système de retraite par points qu'il préconise.


    "Le bénévolat est pour notre société une preuve que tout n'est pas marchand. Des activités indispensables, comme le sauvetage en mer, sont entièrement assurées par des bénévoles !


    L'essence du bénévolat, c'est la gratuité de l'engagement.


    A mes yeux, la reconnaissance du bénévolat - je préfère ce terme à celui de "statut du bénévole", qui me semble contradictoire dans les termes - doit se concrétiser dans trois domaines : simplifier l'indemnisation des frais, valider les acquis de l'expérience bénévole, valoriser l'engagement bénévole en termes de retraite.


    Il faut faciliter le remboursement des dépenses que les bénévoles consacrent à leur activité : indemnisation, frais engagés. Rendre cela plus facile, moins sujet à caution que cela ne l'est pour l'instant.


    J'ai défendu comme ministre de l'Education, la validation des acquis. La prise en compte de ce qu'on apprend en étant bénévole, doit entrer dans les faits. Il faut que ces expériences puissent être validées dans un CV, que chacun puisse faire valoir ce qu'il a construit en étant formateur, encadrant, écoutant, animateur, responsable bénévole d'une association ou d'un club sportif, mère de famille qui fait du soutien scolaire, responsable associatif dans l'humanitaire... 


    La question des retraites n'est pas réglée, et il n'y a qu'un moyen de s'en sortir : le système de la retraite par points. Chaque citoyen a acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail... A partir de ces droits, chacun décidera lui-même de l'âge de départ à la retraite et donc du montant de cette retraite.


    Il me semble que ceux qui se seront engagés bénévolement dans la société auront droit à recevoir des points de retraite. Cette solidarité, différée dans le temps, marquera la reconnaissance de la société pour qui a été au service des autres.


    La reconnaissance du bénévolat, c'est la société qui dit : "il est important que des centaines de milliers de femmes et d'hommes prennent sur leur vie pour que les associations, les clubs sportifs, les jeunes soient aidés et encadrés". C'est la conception humaniste de la société française que je veux défendre".



    Lien(s):
    - Discours au colloque "Quelles missions pour le sport ?", 10 janvier 2007
    Lien(s):
    Rencontre avec les équipes de la Société Nationale de Sauvetage en Mer au Conquet, 12 janvier 2007


  • Bio

    « L'agriculture bio doit être développée, au nom de la défense de la diversité de l'agriculture. »

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    François Bayrou inscrit depuis longtemps le développement du bio comme un élément de sa stratégie pour revivifier les territoires ruraux et la profession agricole. Cela suppose une nouvelle orientation de la PAC.



    « Je veux développer l'agriculture biologique. La France peut sûrement faire mieux dans ce domaine, quand on voit que l'agriculture biologique représente à peine 1 % des exploitations françaises*.


    Le mécanisme de la politique agricole commune (PAC) y est pour beaucoup : ce système d'aides décourage un certain nombre d'agriculteurs de se lancer dans l'agriculture biologique.


    Je propose donc une nouvelle orientation de la politique agricole commune, un changement permettant une diversification plus grande de la production. 


    La défense de la diversité de l'agriculture est primordiale. Il n'y a pas une agriculture, il faut qu'il y en ait autant que de secteurs, de filières, de niches, grandes et petites exploitations, fermes biologiques et traditionnelles à gestion maîtrisée. Le pluralisme, c'est la modernité, le pluralisme c'est l'avenir : c'est vrai en démocratie, c'est vrai en agriculture. »


    * 2% maintenant. (Ce passage : François Bayrou, "Hors des sentiers battus", 1999).



    Lien(s):
    Discours en clôture du colloque sur l'agriculture - 11 février 2006


  • « Le développement des biocarburants est un enjeu environnemental, économique et psychologique. »

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    François Bayrou promeut les biocarburants et les énergies renouvelables, à la fois au nom de l'urgence de protéger l'environnement, et pour assurer l'avenir de l'agriculture.


    « La question des biocarburants est capitale pour notre environnement, tant les perspectives pétrolières se font pressantes et tant l'impératif de protection de l'atmosphère s'impose à l'humanité. Développer les biocarburants, c'est saisir une chance extraordinaire : produire de l'énergie, renouvelable et infiniment moins polluante, à partir des productions végétales.

    C'est aussi un enjeu formidable de réconciliation entre les paysans et la société. Les biocarburants font apparaître aux agriculteurs l'espoir d'un débouché écologique et rémunérateur. Ils seront les producteurs d'énergie renouvelable, et leurs cultures piègeront le carbone de l'atmosphère. La production végétale est la meilleure machine pour y parvenir. Nous sommes le pays d'Europe occidentale qui a les surfaces disponibles les plus grandes : ce territoire, qui était en train de tomber, devient une chance.

    Ce débouché est extensible quasiment à l'infini : si l'on voulait convertir au biocarburant la consommation d'énergie en France, il faudrait utiliser la totalité des surfaces agricoles du pays.

    Cette démarche écologique est également rémunératrice : d'ores et déjà, avec un pétrole au-dessus de 60 dollars le baril, la production de graines de colza par exemple est valorisée 15 à 20 % au-dessus du prix de marché.

    Nous sommes à la veille d'une énorme révolution technologique. A court terme, d'immenses progrès sont à attendre, qui permettront de continuer dans cette voie. A terme de dix ans, une génération nouvelle de procédés est attendue, qui promettent une forte amélioration de la compétitivité des biocarburants.

    En Allemagne, à quelques kilomètres de chez nous, le bio-diesel vaut 20 % moins cher que le diesel ordinaire. Pourquoi serait-ce impossible chez nous ? »


    Lien(s):
    Discours au colloque "Demain, l'agriculture et les territoires ruraux", 11 février 2006
    Conférence de presse sur le Pacte écologique proposé par Nicolas Hulot, 24 novembre 2006


  • « Je suis pour que la France adopte une loi contre les BASM. »


    Handicap International a lancé une campagne "Non aux bombes à sous-munitions !" : les nombreuses sous-munitions non explosées sont, de fait, des mines antipersonnel. François Bayrou a reçu, le 27 septembre 2006, les représentants de cette campagne, et leur a dit son engagement contre cette arme barbare.


    « Les bombes à sous-munitions, comme les mines antipersonnel, sont des armes barbares, car en réalité elles visent des civils, dans l'immédiat et dans le futur. Ceci est contraire à toutes les lois internationales qui organisent les règles des affrontements militaires. Donc je suis pour que la France adopte une loi contre les BASM, qu'elle les interdise sur son sol et qu'elle demande une règle internationale, adoptée comme la convention de Genève, pour interdire ces armes et empêcher qu'on en fasse usage à l'avenir.


    Candidat à l'élection présidentielle, j'inclus cet engagement dans mon programme. »


  • « Chasseurs et écologistes demandent identiquement la protection des espèces. Il faut sortir de la guerre de religion ! »

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    La question de la chasse illustre, pour François Bayrou, les dégâts des décisions opaques et des clivages artificiels. Il lui semble nécessaire de réconcilier chasseurs et écologistes pour une gestion scientifique et efficace des espèces.


    « Sur la chasse, il me paraît simple de trouver la voie de l'apaisement, au travers d'une gestion efficace des espèces. Chasseurs et écologistes demandent identiquement la protection des espèces !

    Il faut donc mettre en place un plan dans lequel des scientifiques indépendants auront pour charge d'analyser l'évolution des espèces. Dans le cas où l'espèce évolue positivement, on peut être large et ouvert en matière de chasse ; dans le cas où l'espèce évolue négativement, il faut être drastique. Et si l'accord est réalisé à l'avance sur les marges que l'on se donne, la question est réglée et ne demande plus le déchaînement de passions entre les deux groupes.

    La fameuse directive européenne sur la chasse, pour la protection des oiseaux migrateurs, c'est la France qui l'avait souhaitée  - et ceux qui l'avaient demandée l'ont ensuite piétinée ! On peut regretter que les députés européens français aient été absents au moment de l'examen de cette directive : nous aurions aisément empêché qu'elle  ne heurte certaines traditions des régions françaises. Je n'ai aucun besoin que l'Europe s'occupe de la chasse dans la Somme ou dans les vallées pyrénéennes.

    Dans les Pyrénées, nous avons en cinq ans considérablement amélioré la remontée de saumons dans les gaves, simplement par une gestion participative avec les pêcheurs professionnels.

    Associer les acteurs, écologistes, bergers, agriculteurs, chasseurs ... cela fonctionne,
    on a pu mettre en place des plans de protection efficaces, tandis que les démarches venues du sommet ne fonctionnent jamais.

    Je veux qu'on sorte enfin de la guerre de religion de la chasse, en prenant comme arbitres les espèces elles-mêmes, et comme guides des experts scientifiques reconnus dans les deux camps. »