• « L'ennemi public numéro 1, c'est la solitude. »


    François Bayrou se bat contre la barbarie d'une société impitoyable avec les plus vulnérables. Il appelle à rompre la solitude des personnes âgées, propose de recréer un système d'accompagnement grâce au service civique et à l'activité universelle, s'engage à instaurer un plan pour les petites retraites.


    Services et accompagnement des personnes âgées

    « Nous avons laissé se construire une société impitoyable où le lot des plus âgés, des moins fortunés, est la solitude. Où des centaines de milliers de nos compatriotes, peut-être des millions, ne rencontrent plus personne, puisque les commerces ont disparu, puisqu'on ne trouve plus le personnel infirmier nécessaire pour les soins à domicile.


    Il n'y a pas de hasard : des politiques ont été suivies, qui ont fait de la France un pays agréable pour celui pour qui tout va bien et implacable pour celui pour qui tout va mal.


    Maisons de retraite, services d'urgences, aide à domicile et services infirmiers à domicile, allocations d'autonomie des personnes âgées, ces vrais besoins des personnes âgées sont immenses. La France a du retard. Il faut que la solidarité soit autre chose qu'un mot, que l'action soit immédiate et financée. 


    La mise en place d'un service civil de six mois pour tous les jeunes contribuerait à répondre à la solitude des personnes âgées.
    Avec le principe d'activité universelle, les titulaires du RMI exerceront une activité utile à la société, par exemple en aidant les personnes âgées, en les accompagnant, en faisant leurs courses. »

    Montant des retraites 


    « Je propose un plan pour les petites retraites, fixant 90 % du SMIC comme niveau de la retraite la plus basse. Une retraite limitée à 75 % du SMIC, c'est très bas ! Un retraité seul ne peut pas s'en sortir aujourd'hui. Je pense aux retraités agricoles, qui sont dans des conditions souvent scandaleuses. Je pense aux femmes, qui n'ont souvent pas pu compléter toutes les retraites de leur vie professionnelle parce qu'elles ont élevé des enfants.


    Il y a la non-assistance à personne en danger ; personne ne peut ignorer ce qui se passe. Il faut un système de retraites plus juste et mieux adapté à chacun : une retraite universelle par points, où les salariés choisissent librement l'âge de leur départ à la retraite, son montant augmentant avec le temps de cotisation. »



  • « Elu président, je garantirai que l'État sera impartial en Polynésie. »


    A Papeete en octobre dernier, François Bayrou a exposé sa vision d'avenir : il milite activement pour l'émergence locale d'une troisième voie pour la Polynésie. Il a officialisé son rapprochement avec Philip Schyle, leader du parti Fetia Api.


    « La Polynésie et la France, c'est une aventure qui a entraîné le développement de cette région. Cette aventure humaine a bien plus de côtés brillants que de côtés sombres : ce qui a été fait est formidable. La Polynésie est un modèle de société exemplaire dans la grande zone Pacifique. La présence de la France dans le Pacifique est une chance pour notre pays et pour toute la zone.



    Elu président, j e garantirai que l'État sera impartial en Polynésie, car jusqu'ici l'action de l'Etat a failli.


    La situation actuelle est inquiétante : les situations de blocage se multiplient, car des groupes différents, parfois antagonistes, interfèrent pour rendre la situation en Polynésie sans issue. Deux clans attisent le feu, les crises pourrissent sans qu'il y ait le dialogue nécessaire.


    L'immense majorité des Polynésiens a envie qu'un équilibre s'installe et que les choses avancent. Quand tout est bloqué, tout le monde en souffre.


    Le seul espoir pour la Polynésie, c'est une troisième voie pour dépasser ce clivage entre indépendantistes et autonomistes. J'ai une grande estime pour Philip Schyle, c'est quelqu'un de bien, quelqu'un au-dessus de la mêlée. J'ai été heureux d'apporter mon soutien à l'alliance qu'il a faite avec Nicole Bouteau. Philip Schyle peut faire un pont, montrer à ces gens qui appartiennent à deux partis 'fâchés à mort', qu'on peut peut-être travailler ensemble pour le bien de la Polynésie. Il en a l'intelligence, la modération, la volonté, le caractère.


    La situation de blocage a été créée par une absurdité institutionnelle : on a bâti un mode de scrutin en croyant avantager M. Gaston Flosse, et cela s'est retourné contre lui. Un scrutin proportionnel à prime majoritaire à l'intérieur de circonscriptions, c'est un casse-tête absolument effroyable ! Oui, il faut des changements institutionnels.


    Je propose une modification du mode de scrutin, dans le but d'instaurer une règle du jeu juste et efficace. Ainsi les gens seront obligés de travailler ensemble. C'est ce dont la Polynésie a le plus besoin.


    Pour qu'on n'ait plus perpétuellement cette guerre d'un clan contre l'autre qui paralyse la Polynésie, pour construire cette force politique nouvelle, les femmes et les hommes de qualité et de courage, honnêtes et compétents, existent. Il suffit qu'ils se mettent autour de la table. »




  • «Les fins de mois taraudent les Français »


    Avec un salaire moyen, on a aujourd'hui du mal à joindre les deux bouts. Pour accroître le pouvoir d'achat des salariés, François Bayrou propose une mesure simple : la libération des heures supplémentaires.


    « Le sujet du pouvoir d'achat illustre le décalage entre les citoyens et le pouvoir. D'un côté, les dirigeants, relayant les statistiques officielles, affirment que le pouvoir d'achat augmente... alors que les Français ont à l'évidence le sentiment contraire.



    La différence, c'est que le logement n'est compté, dans le calcul du pouvoir d'achat, que pour 11 % du budget d'un ménage. Si vous connaissez quelqu'un qui peut louer un logement pour 11 pour cent de son salaire ! Le loyer en représente au moins 30 ou 40 %.


    La fin du mois, c'est une question qui taraude les Français. Autrefois, il n'ya pas si longtemps, avec un salaire moyen, on vivait et on mettait un peu d'argent de côté. Aujourd'hui, on a du mal à joindre les deux bouts, beaucoup plus de mal qu'on ne le pense en ‘haut lieu'. »


    Que faire ?


    « L'idée que l'on pourrait distribuer facilement l'argent de l'Etat est fausse, étant donné l'endettement de l'Etat.


    Et toute distribution de pouvoir d'achat artificielle se retournera contre l'emploi. Si l'on augmente brutalement le prix du travail, comme l'annoncent les socialistes, on fera disparaître encore des emplois.


    Il faut donc que, sur le prix du travail assumé par l'entreprise, le salaire direct ait une plus grande part. Et que ceux qui veulent travailler plus, soient libres de le faire sans charges supplémentaires.


    Je propose de libérer les heures supplémentaires. De permettre au salarié qui veut faire une heure supplémentaire de bénéficier d'une prime de 35%, beaucoup plus importante qu'aujourd'hui, notamment dans les petites entreprises, sans que cela coûte plus cher à l'entreprise : cette prime sera défalquée des charges sociales. Avec une idée simple : quand quelqu'un a travaillé trente-cinq heures, il a d'ores et déjà payé sa quote-part à la solidarité. »


  • "Un journal, c'est l'indépendance et l'originalité du regard"


    9 janvier 2007

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    Pour François Bayrou, le pluralisme et l'indépendance de la presse doivent être garantis. Il propose un élargissement des compétences du CSA à l'ensemble des médias, pour limiter les concentrations excessives, et lutter contre les pressions de l'Etat et des puissances d'argent.


    "Dans une démocratie, les citoyens ont droit à une information juste, pluraliste, équilibrée, indépendante de l'Etat, protégée des concentrations excessives et des puissances d'argent, pour reprendre les termes du programme du Conseil National de la Résistance.

    Pour la séparation des pouvoirs, je pense qu'il faut étendre les prérogatives du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), au-delà de l'audiovisuel, au pluralisme de la presse écrite, et à l'établissement de garanties d'autonomie entre les propriétaires de presse et l'État.

    Des cadeaux sont faits sans contrepartie aux chaînes puissantes : l'ouverture de la publicité télévisée pour la grande distribution en est un exemple, au risque de mettre en péril la presse écrite. »

    François Bayrou s'est exprimé le 26 septembre 2006, dans les colonnes de Libération sur la crise traversée par le journal.

    "Pourquoi je lis Libération tous les jours ? Parce que c'est un journal. Un journal. Non pas un produit préfabriqué, dans lequel on sait à l'avance ce que l'on va trouver. Il y a deux caractéristiques à un vrai journal : l'indépendance et l'originalité du regard. Dans les pages de Libération, on ne sent pas d'influence extérieure, on n'a pas le sentiment que les journalistes ont tourné sept fois leur plume avant de rédiger leurs articles.

    La crise que le journal traverse révèle un enjeu très important. Car aujourd'hui la presse et les médias traversent une crise qui entraîne, pour des raisons économiques, la constitution de concentrations et de réseaux d'influence, qui sont un vrai problème démocratique. Problème que j'ai déjà posé, et qui doit être un des éléments de la bataille de 2007".


  • François Bayrou avait signé, avec deux cents autres personnalités, l'appel lancé par le Nouvel Observateur contre les "prisons de la honte". Appelant dans ce domaine à des engagements transpartisans, il souscrit à la démarche des Etats généraux de la condition pénitentiaire.


    "Les mots du commissaire européen [Gil-Robles, dans son rapport de février 2006] sont ceux de toute personne qui connaît la réalité des prisons françaises. On y entre délinquant, on en sort caïd. Deux axes : la ré-humanisation des lieux d'emprisonnement, et la recherche de toutes les alternatives à la détention, notamment pour les jeunes.


    La prison doit préparer le condamné à sortir de prison 


    La loi pénitentiaire doit assurer le respect de l'état de droit dans la prison : confidentialité, rencontres régulières entre détenus et personnels pénitentiaires, droit de vote effectif. La loi doit instaurer un organe indépendant de contrôle des prisons.


    Toute personne détenue doit exercer une activité, formation ou travail. C'est ce qui se passe en Allemagne, au Danemark, en Italie ou en Espagne. Tout travail doit donner lieu à rémunération.


    Les unités de vie familiale doivent permettre un retour progressif à la vie sociale et familiale, être un atout dans la réinsertion. Les personnes dont l'état de santé, physique et psychique, rend le maintien en détention indigne, doivent être placées dans des structures d'accueil et de soins.


    Toute peine devrait être exécutée en partie en milieu fermé, en partie en milieu ouvert. Aujourd'hui, la France est le dernier pays du Conseil de l'Europe pour le nombre de libertés conditionnelles accordées !


    La détention provisoire doit être l'exception.


    Pour les jeunes, la sanction doit être ultrarapide et éducative.


    Pendant la campagne de 2002, chaque candidat annonçait des internats pour les jeunes délinquants ... combien en a-t-on fait ? moins de cent places sur le territoire national !


    Je suis pour des sanctions qui mettront le jeune au contact de l'autorité, avec rigueur, et qui soient aussi éducatives - comme de vrais travaux d'intérêt général (TIG) d'une durée de 3, 6, 12 mois qui consisteraient par exemple à effacer les tags dans les cités et dans les trains.


    Les alternatives à l'emprisonnement, c'est une question de volonté et une question de moyens. On devrait se fixer comme horizon le doublement du budget de la Justice en 10 ans. On devrait pouvoir signer sur cela des engagements communs aux différents candidats."