• Pouvoir d'achat et heures supplémentaires



    «Les fins de mois taraudent les Français »


    Avec un salaire moyen, on a aujourd'hui du mal à joindre les deux bouts. Pour accroître le pouvoir d'achat des salariés, François Bayrou propose une mesure simple : la libération des heures supplémentaires.


    « Le sujet du pouvoir d'achat illustre le décalage entre les citoyens et le pouvoir. D'un côté, les dirigeants, relayant les statistiques officielles, affirment que le pouvoir d'achat augmente... alors que les Français ont à l'évidence le sentiment contraire.



    La différence, c'est que le logement n'est compté, dans le calcul du pouvoir d'achat, que pour 11 % du budget d'un ménage. Si vous connaissez quelqu'un qui peut louer un logement pour 11 pour cent de son salaire ! Le loyer en représente au moins 30 ou 40 %.


    La fin du mois, c'est une question qui taraude les Français. Autrefois, il n'ya pas si longtemps, avec un salaire moyen, on vivait et on mettait un peu d'argent de côté. Aujourd'hui, on a du mal à joindre les deux bouts, beaucoup plus de mal qu'on ne le pense en ‘haut lieu'. »


    Que faire ?


    « L'idée que l'on pourrait distribuer facilement l'argent de l'Etat est fausse, étant donné l'endettement de l'Etat.


    Et toute distribution de pouvoir d'achat artificielle se retournera contre l'emploi. Si l'on augmente brutalement le prix du travail, comme l'annoncent les socialistes, on fera disparaître encore des emplois.


    Il faut donc que, sur le prix du travail assumé par l'entreprise, le salaire direct ait une plus grande part. Et que ceux qui veulent travailler plus, soient libres de le faire sans charges supplémentaires.


    Je propose de libérer les heures supplémentaires. De permettre au salarié qui veut faire une heure supplémentaire de bénéficier d'une prime de 35%, beaucoup plus importante qu'aujourd'hui, notamment dans les petites entreprises, sans que cela coûte plus cher à l'entreprise : cette prime sera défalquée des charges sociales. Avec une idée simple : quand quelqu'un a travaillé trente-cinq heures, il a d'ores et déjà payé sa quote-part à la solidarité. »