• Grande réunion publique de Soutien à François Bayrou à Paris !

     

    François Bayrou tiendra une grande réunion publique à Paris le mercredi 21 mars à 19 h au :
    Zénith de Paris, Parc de la Villette, dans le 19ème arrondissement.
    Accès: Métro ligne 5 Porte de Pantin, Bus 75, 151, PC, Parking souterrain avenue Jean Jaurès et 59 Bd Macdonald.

     


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  • 15 mars 2007

    Corinne Lepage qui vient de rejoindre l'équipe présidentielle de François Bayrou, le candidat à la présidentielle était l'invité de France Info dans le cadre de la campagne présidentielle. La période de dépôt des parrainages s'achève demain. La campagne officielle marquera ses débuts le 21 mars avec le début de l'égalité des temps de parole entre chaque candidat.

    C'est dans ce cadre que Bernard Thomasson recevait donc Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, célèbre avocate écologiste qui a rejoint officiellement mercredi François Bayrou pour l'accompagner dans sa marche vers l'Elysée. Elle affirme n'avoir jamais été inquiète quant aux cinq cents parrainages requis pour se présenter à l'élection présidentielle. Corinne Lepage a estimé devoir faire un choix entre une aventure en solitaire et accompagner une équipe forte assumant les directions et la voie à tracer pour les années futures.

    Ce fut donc un choix politique délibéré que de rejoindre François Bayrou. Qui souhaite changer les institutions, tout comme elle. Ainsi, elle déclare avoir écrit et proposé une ébauche de VI° République. Ce que ne veulent pas assumer l'UMP et le PS. Elle estime que ces deux partis hégémoniques veulent garder le pouvoir pour eux seuls. Une vision de la politique qui n'est pas la sienne et qui l'a conduite à rejoindre François Bayrou.

    Dès le mois d'août, déclare-t-elle, elle avait écrit un article dans le journal Le Monde pour proposer un gouvernement d'union nationale. Il fut accueilli avec des sarcasmes. Elle est aujourd'hui heureuse de constater qu'avec François Bayrou, une large frange de la population rejoint ses positions. Des positions claires comme le moratoire sur les organismes génétiquement modifiés, la loi sur le climat, la nécessaire réduction de quinze pour cent des gaz à effet de serre dans le monde et un meilleur retraitement des déchets, de quelque sorte qu'ils soient.

    Corinne Lepage ne ressent aucun désaccord ni de fond ni de forme avec François Bayrou. Cette alliance est une union, ce qu'elle aimerait voir comme le début d'un grand mouvement de rassemblement dans le pays, au-delà des clivages partisans qui ont plombé la France. Corinne Lepage s'inscrira à plein temps dans l'équipe de François Bayrou, en gardant sa personnalité, ses spécificités, ses convictions. Elle insistera beaucoup sur les liens qu'elle fait entre l'économie et l'écologie, entre l'environnement nécessairement à prendre en compte et le niveau de vie, la santé, l'éducation des plus jeunes, leur sensibilisation aux thèmes qui lui sont chers. Elle ne veut plus voir d'Erika, dont elle continue parallèlement de s'occuper du dossier au travers de son cabinet d'avocats.

    Elle continue d'observer que l'UMP et le PS ont globalement refusé ses visions. Ils ne veulent pas se libérer d'une gangue consumériste qui pousse vers une catastrophe imminente. Corinne Lepage, ancienne ministre d'Alain Juppé, ne se sent pas d'affiliation particulière de droite ou de gauche. Elle a participé à ce gouvernement au même titre que François Bayrou. Chacun a tracé son chemin, chacun en a tiré des conclusions communes sur la nécessaire refondation d'une France meurtrie et capable de se rebâtir dans l'union et la concorde nationales. Il faut avoir évoluer, dit-elle sincèrement. Les défis environnementaux sont devenu immenses. Le seul qui les prend en compte réellement en parlant de la dette écologique, par exemple, est aujourd'hui François Bayrou.

    Le problème de Nicolas Hulot est qu'il a tué avec son Pacte écologique l'écologie politique. On le voit bien avec les Vert qui ont toutes les peines du monde à subsister dans cette campagne. Son objectif clairement avoué est donc maintenant de lui redonner ses lettres de noblesse. Après avoir été en loques, elle veut la refonder avec François Bayrou. Elle participera pleinement à cette campagne, notamment en intervenant dans les réunions publiques comme celle de ce soir à Nice où l'on attend plus de sept mille personnes. François Bayrou, d'après Corinne Lepage, est porteur d'un immense espoir. Elle veut y prendre toute sa part.

    France info

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  • François Bayrou s'est rendu le 12 mars dans l'Eure. Accueilli à son arrivée par Hervé Morin, député-maire d'Epaignes et président du groupe à l'Assemblé nationale, il a visité un centre de recherche pour la création et l'amélioration de matériaux plastiques. François Bayrou a ensuite rencontré une quarantaine d'agriculteurs de la région pour un échange sans tabous sur l'avenir de leur profession. Enfin, après un point avec la presse locale, il a tenu une réunion publique à Evreux devant 3000 personnes.

    En se rendant au Centre de Recherche, Développement, Applications et Techniques de l'Ouest (CERDATO) à Serquigny, François Bayrou a tenu à apporter son soutien à l'esprit de créativité, d'innovation de notre pays qu'il faut aider et développer car la recherche est moteur de notre croissance.

    Le CERDATO travaille à la création et à l'amélioration de matières plastiques pour le groupe Arkema, l'un des leaders mondiaux en industrie chimique.

    Ce centre est particulièrement dédié aux matériaux polymères, c'est-à-dire aux matières plastiques d'origine végétale. François Bayrou a visité les différents laboratoires : matériaux pour l'énergie (photovoltaïque, pile à combustible...), nanotechnologie ou bioplastique.

    Il a tenu à saluer le développement de ces technologies qui permettent d'avoir des plus grandes performances physiques en polluant moins.

    François Bayrou s'est ensuite rendu dans la salle polyvalente de la petite commune de Courbépine pour une rencontre avec une quarantaine d'agriculteurs.
    Interrogé sur l'évolution de la profession, il a évoqué la « crise morale » des agriculteurs qui sont aujourd'hui déconsidérés :

    Autrefois indépendants et « maîtres chez eux », ils sont devenus « dépendants des aides » ;
    Défenseurs de la nature, ils sont désormais montrés comme des pollueurs.

    François Bayrou s'est prononcé en faveur d'un modèle d'agriculture qui ne soit pas celui d'une politique de baisse des prix à l'excès et de regroupement dans des exploitations à taille industrielle, mais pour des « exploitations familiales assez importantes ».

    En ce qui concerne l'OMC (Organisation mondiale du commerce), il a plaidé pour que l'Europe demande à faire respecter, partout dans le monde, les mêmes règles environnementales et de traçabilité telles qu'elles s'imposent à nos agriculteurs.

    François Bayrou souhaite également mener une véritable simplification administrative - qui soit faite directement par les agriculteurs et non par une administration – pour mettre fin à l'augmentation incessante de « paperasse ».

    Enfin, il a tenu à faire part de son optimisme, car, pour François Bayrou, « l'agriculture est un secteur d'avenir » :
    - Pour l'alimentaire, nous serons bientôt 9 milliards d'hommes sur la planète,
    - Pour les biocarburants qui est une source d'énergie plus respectueuse de l'environnement,
    - Pour les matières premières d'origine agricole qui permettent de concevoir de nouveaux matériaux.
     

    Après cette rencontre, François Bayrou a rejoint Evreux où il a fait un point presse avec les médias locaux. 

    La journée s'est terminée par une réunion publique à la halle des expositions réunissant 3000 personnes, un record d'affluence pour une réunion politique dans cette ville, selon le député de l'Eure, Hervé Morin.


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  • A quoi voit-on la différence entre un candidat à 6 % et le même à 24 % quelques semaines plus tard ? Au nombre de caméras et d'appareils photo qui l'entourent et de micros qui lui sont tendus. Le suivi de François Bayrou, candidat de l'UDF, par les médias a ainsi épousé une courbe quasi parallèle à celle que dessinent les intentions de vote en sa faveur, depuis l'annonce officielle de sa candidature, le 2 décembre 2006.

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    Ce jour-là, le Ciel avait semblé, déjà, lui ménager ses faveurs. Pour se déclarer candidat à la présidence de la République, le président de l'UDF avait choisi non seulement de le faire depuis le village de Serres-Castet (Pyrénées-Atlantiques), dans son Béarn natal, mais, qui plus est, en plein air, sur la place de la mairie. Faire "descendre" de Paris, un samedi, une escouade de journalistes et d'opérateurs, au risque de devoir les diriger vers un endroit couvert en cas de mauvais temps, le pari était osé. Résultat : cette image qui est restée, sur fond de chaîne pyrénéenne, où le candidat déclaré, entouré de sa famille politique et de ses amis, assume fièrement ses racines rurales.

    Il serait faux d'imaginer que les premiers pas du candidat centriste en campagne se sont faits dans l'indifférence générale. Mais il est vrai qu'on ne s'y bousculait pas. Pour son premier déplacement en tant que candidat déclaré, les 13 et 14 décembre dans l'agglomération lilloise, deux monospaces suffisent, sur place, à transférer les envoyés spéciaux de la presse nationale. A Toulouse, le 5 mars, un car et un minibus avaient été réquisitionnés.

    Boycotté par les médias, François Bayrou ? Non. Mais, incontestablement, l'ensemble du système médiatique s'était installé dans une configuration de duel Royal-Sarkozy. Le Monde n'y a pas échappé. Quand le conseil national de l'UDF approuve son avant-projet législatif, mi-novembre, pas une ligne dans le quotidien du lendemain, qui a consacré en revanche un long papier aux propositions que l'UMP doit adopter trois jours plus tard, avant d'y revenir le lendemain sous la forme d'une page "Document". Un traitement à double vitesse qui a suffi à installer l'idée que le candidat centriste n'avait rien à proposer. Aujourd'hui, avec la montée en puissance de sa campagne et l'écho qu'elle rencontre, changement de pied : il faut analyser le "réalisme" de ses propositions. Il avait donc des propositions !

    Cette nouvelle notoriété est aussi, pour l'équipe du candidat, un élément à gérer. Non seulement parce qu'il lui faut faire en sorte que chacun des professionnels de la presse écrite ou audiovisuelle, régionale, nationale et internationale, puisse travailler dans des conditions correctes, mais parce qu'il lui faut aussi veiller à ce que le candidat ne soit pas submergé.

    Un des épisodes les plus délicats à cet égard fut la visite dans la cité du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), le 9 février. Pour ce déplacement, des dizaines de journalistes, preneurs de son et d'images avaient pris place dans le RER. A l'étage supérieur de la voiture où est monté le candidat, photographes et cameramen se bousculent pour faire des images. Dans le sas inférieur, Marielle de Sarnez, la directrice de campagne, pressent les difficultés. Avec Philippe Lapousterle, un ancien journaliste devenu le sparring partner de François Bayrou, elle s'inquiète de la manière d'organiser un roulement, sur place, pour que cela ne tourne pas à l'émeute.

    Et tout se passera sans le moindre incident. Sans service d'ordre, sans dispositif policier autour du candidat. A l'arrivée en gare de Mantes-la-Jolie, c'est François Bayrou lui-même qui met bon ordre à la bousculade. "Essayez de vous comporter de manière civilisée, lance-t-il à la nuée de reporters qui se presse autour de lui. Ce n'est pas la peine de bousculer tout le monde..."

    Depuis le début de sa campagne, le candidat centriste a pris grand soin de consacrer tout le temps nécessaire à la presse régionale. Même avec l'afflux récent de journalistes de la presse nationale ou internationale, il ne modifie en rien cette disponibilité. Tout au long d'une visite d'une demi-journée sur le terrain, ce sont des dizaines d'arrêts informels pour répondre aux journalistes. Auxquels s'ajoute, invariablement, un point presse pour faire un premier bilan avant le meeting du soir. Là, c'est lui encore, la plupart du temps, qui en organise le déroulement : "On commence par la presse écrite. On fera après les radios et les télévisions..."

    François Bayrou avait réalisé un coup d'éclat, à la fin de l'été, en s'en prenant à la proximité, et même "l'intimité", le mélange des intérêts entre quelques grandes puissances industrielles dépendant des marchés de l'Etat et les empires de presse, en appelant à la séparation des pouvoirs politique, économique et médiatique. Cette charge violente, doublée d'une fameuse passe d'armes avec Claire Chazal lors d'un journal de 20 heures au sein même de la citadelle TF1, aurait pu suffire à ranger le candidat de l'UDF dans la catégorie des "grognards" dont les médias se méfient. Il se distingue, au contraire, avec les professionnels qui le suivent dans sa campagne, par une disponibilité de tous les instants.

    C'est peut-être tout ce qui fait la différence entre le candidat Bayrou et Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal. Là où les autres imposent une stricte organisation, soucieux d'offrir d'eux-mêmes l'image la plus avantageuse, lui s'en remet à la responsabilité des journalistes, laissant à chacun le maximum de liberté dès l'instant qu'on lui laisse la sienne, n'hésitant pas à remettre en place quand la façon dont se passent les choses ne lui paraît "pas convenable", le tout dans un esprit un peu boy-scout, bazar organisé, mais qui finalement se déroule sans heurts et satisfait tout à la fois les professionnels de la presse et les citoyens à la rencontre desquels François Bayrou prend un évident plaisir et le temps d'aller.

    Les seuls qui fulminent sont les membres de son équipe, qui voient les retards sur les horaires prévus s'accumuler et sont obligés, en permanence, d'adapter l'organisation de ses déplacements.


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  • Sans vouloir paraphraser le titre des éditoriaux de la presse écrite de ces derniers jours, il est incontestable que Bayrou fait exploser la campagne présidentielle. Et il ne me semble pas difficile d'expliquer pourquoi. Son programme économique est unanimement reconnu comme étant le plus (le seul) sérieux. Son refus de faire des promesses inconsidérées et sa constance à parler courageusement de la dette séduisent finalement autant les journalistes de la presse anglo-saxonne que beaucoup de Français. Sa vision de la société réconcilie en quelque sorte les tentations contradictoires, entre une agitation nerveuse, volontariste à tout prix d'un Sarkozy et le maternalisme parfois infantilisant mais tellement rassurant d'une Royal.

    Européen convaincu mais pas dogmatique, il reste à l'écoute des Français qui ont voté non à la Constitution européenne, refusant de faire ratifier un nouveau texte en catimini sans faire appel de nouveau au référendum. Réformiste mais dans la durée. Il annonce clairement qu'il faudra revenir sur les régimes spéciaux de retraite mais souhaite, là encore, qu'un vote du peuple valide, le moment venu, ces décisions essentielles. Attaché aux traditions, à la ruralité, à la famille, il est aussi capable de comprendre les évolutions de la société, du pacte civil à l'adoption simple pour les homosexuels, en passant par le droit de mourir dans la dignité et à une certaine forme d'euthanasie. Libéral en économie, il avance sans crainte vers un assouplissement des 35 heures, une réforme de l'ISF (que même l'UMP a peur de proposer), une baisse des charges pour les entreprises, un encadrement strict des dépenses de l'Etat, mais sans tomber dans l'ultralibéralisme, en conservant en permanence le souci de l'équilibre, de la pédagogie, de l'effort commun, des objectifs sociaux. Particulièrement critique sur les résultats actuels de l'Education nationale, sur le scandale de l'illettrisme, et même, sans aucun doute, celui des candidats qui est le plus proche du corps enseignant.

    Bref, dans tous les domaines, Bayrou fait aujourd'hui la synthèse d'une France tiraillée entre son angoisse de l'avenir et ses rêves de croissance tranquille. Bayrou est - simplement, rationnellement - aujourd'hui le meilleur candidat à l'élection présidentielle.

    Reste une question. Un doute. Un obstacle entre François Bayrou et l'Elysée. Un écueil à éviter pour franchir sans ambages la haie du premier tour. Reste en effet la question suivante : l'aventure du centre, telle qu'il nous la propose, est-elle bien raisonnable ? Gouverner avec des gens de gauche et de droite, d'accord, mais lesquels ? Qui sont les ralliés ? Et ceux qui rejoindront ce nouveau président après son élection seront-ils crédibles ou viendront-ils simplement manger à la soupe du nouveau pouvoir ? Que se passera-t-il aux législatives de juin ? "Où serait alors l'opposition dans ce système ?" se demande Dominique Reynié dans le Journal du Dimanche. L'opposition entre la droite et la gauche n'est-elle pas la condition nécessaire de l'alternance ?

    Il me semble que cette question est le dernier verrou à faire sauter pour libérer complètement la candidature Bayrou de ses dernières chaînes, pour la faire sortir définitivement de la zone de la surprise pour entrer dans celle de l'évidence, celle du bon choix comme disait en son temps un autre centriste célèbre. Pour être plus précis, il y a, me semble-t-il, dans cette question deux sujets différents :

    -  un sujet que je qualifierai de politico-technique : comment faire pour traduire un élan présidentiel en majorité gouvernable ?

    -  et un sujet, disons, politico-philosophique que l'on peut exprimer de la façon suivante : le centrisme n'est-il pas dangereux en soi, en ce sens qu'il supprime tout débat et donc finalement toute démocratie ? Ne favorise-t-il pas inévitablement à terme l'irruption des extrêmes, seules oppositions réelles face à un ventre mou ou un trou noir absorbant toute la matière politique traditionnelle ? Ce grand parti du centre, ou grand parti démocrate comme Bayrou le présente désormais, n'aura-t-il pas comme conséquence d'asphyxier le pluralisme en absorbant la gauche modérée et la droite modérée dans un même bloc ?

    A ces deux questions, François Bayrou apporte, certes, des réponses mais elles restent trop souvent floues, voire contradictoires. Ou plus exactement, il répond généralement à la première question en éludant la seconde. Or la deuxième partie de l'équation est fondamentale. Elle est relative à la légitimité du centrisme, à son rôle dans l'Histoire et à son ambition à long terme.

    Prenons tout d'abord la question politico-technique. Le problème de l'élection législative, posé aujourd'hui, est évidemment purement théorique. Il est évident que l'élection présidentielle changera complètement la situation. François Bayrou a certainement raison lorsqu'il dit, citant Mitterrand, que les Français donneront au nouveau président les moyens de gouverner. Et Jacques Attali à tort lorsqu'il dit que Bayrou sera forcé de gouverner avec le programme de Sarkozy. Les choses seront en fait assez simples : il y aura, dans chaque circonscription, un(e) candidat(e) estampillé(e) majorité présidentielle ; une bonne partie de ces candidats seront de la mouvance centriste ou UDF, d'autres seront des nouveaux ralliés venant de la gauche ou de la droite. Ces candidats seront certainement opposés à des candidats du Parti socialiste et à des candidats de l'UMP, mais dans la grande majorité des cas, ils l'emporteront et donneront au président une majorité stable à l'Assemblée nationale. Voilà le scénario probable. Il est d'ailleurs amusant de constater que ce scénario en inquiète plus d'un au sein même de l'UDF, les cadres du parti centriste ne veulent évidemment pas être sacrifiés sur l'autel de l'ouverture, du rassemblement, voire de l'Union nationale ...

    Mais là n'est pas l'essentiel. Le problème plus général du rôle du centre en politique est autrement plus complexe. Le centre a-t-il vocation à gouverner longtemps ? Tout le temps ? Ce gouvernement d'Union nationale doit-il avoir pour objectif de supprimer à terme la bataille droite-gauche ? A quoi serviront les élections suivantes ? Quelles seront les alternatives à proposer aux Français ? "Ce serait l'empire du centre" s'exclame Dominique Reynié.

    François Bayrou évoque souvent les exemples historiques de la Libération et de "l'expérience" Mendès-France, cela signifie-t-il que le centre est un outil pour périodes troubles ou exceptionnelles ? Comme le remarque Alain Minc dans sa biographie de Keynes, déjà au début du XXe siècle, "c'est une démarche traditionnelle lorsqu'un contexte politique exceptionnel efface les lignes partisanes habituelles". Ou bien, comme le laisse entendre Bayrou avec son parti démocrate, cette démarche est-elle censée s'ancrer dans la durée ?

    Je pense qu'une réponse simple et claire à ces questions est indispensable. Que peut-elle être ?

    Première vision des choses. La France est aujourd'hui dans une situation critique, à la croisée de nombreux chemins. Oui, la situation est exceptionnelle. Le poids de la dette, le poids des archaïsmes et des corporatismes, les risques que font peser la mondialisation de l'économie mais aussi les dérives environnementales, tous ces éléments sont autant de facteurs qui nécessitent un sursaut majeur. Or, nous allons d'échecs en échecs. Dans de nombreux pays démocratiques, l'alternance est une source de renouvellement positif mais en France, depuis maintenant 25 ans, elle n'est qu'un va-et-vient stérile. C'est une spécificité de notre pays, due en grande partie à des institutions vieillissantes et bloquées, due aussi sans doute à une droite timorée et une gauche archaïque. C'est pourquoi nous avons besoin d'un électrochoc pour sortir de ces ornières.

    Le projet centriste de François Bayrou est une tentative de réconciliation et de rassemblement qui prendra la forme d'un gouvernement d'union entre des personnalités de tout bord partageant un diagnostic et une méthode pour s'en sortir. Ce n'est pas le centre pour toujours, ce n'est pas le centre unificateur, ce n'est pas non plus le centre arbitre, force d'appoint de majorités changeantes à la mode de la quatrième République. Ce que propose François Bayrou, c'est un moyen exceptionnel face à une situation qui ne l'est pas moins. C'est une expérience pédagogique qui démontrera enfin aux forces politiques de notre pays que la démarche clanique est dépassée, que l'opposition peut ne pas être systématique et frontale, que l'alternance n'est pas un drame national à condition qu'elle ne soit pas une succession de politiques de terres brûlées et de tables rases.

    Nous avons grandement besoin d'une expérience pédagogique de la démocratie. Je crois que c'est précisément ce que nous propose François Bayrou.

    Je vous propose cependant une deuxième vision des choses. Et si ce fameux parti démocrate dont parle Bayrou n'était pas ce ramasse-tout centriste que beaucoup craignent ? Si son ambition était tout simplement de créer le véritable parti d'alternance aux conservateurs, comme c'est le cas aujourd'hui chez presque tous nos voisins ? Si l'aventure de Bayrou n'avait d'autres objectifs que de changer d'époque, de créer un autre pluralisme, plus serein, plus calme, moins arc-bouté sur des idéologies dépassées ? Si cette campagne présidentielle était enfin l'occasion de mettre au rencart un Parti socialiste dépassé par les événements, incapable de se réinventer, figé sur des postures d'un autre temps ? Si Bayrou réussissait finalement ce qu'aucun dirigeant de la gauche de gouvernement n'a réussi à faire, depuis l'échec de la deuxième gauche jusqu'à la Berezina de Jospin et la défaite de DSK : réformer, moderniser, abandonner les chimères anticapitalistes de la vieille garde et de ses rejetons, affronter le monde tel qu'il est, cesser de se mentir à soi-même et aux électeurs ?

    C'est un pari qui mérite d'être pris.

    Philippe Zaouati
    Source : Agoravox


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