• François Bayrou considère que notre modèle républicain est une force dans la mondialisation. Nous avons besoin de rester solidaires. Ainsi, il veut mettre la devise de la nation – liberté, égalité, fraternité – ces "trois vertus de résistance" au service d'un projet de société qui défendra la loi du plus et pas la loi du plus fort.

    Avec 24% des intentions de vote, François Bayrou y voit « un signe » : « Les Français cherchaient effectivement à changer en profondeur le jeu politique ». Selon lui, cela fait longtemps qu'ils essaient de le faire : 1997, dissolution ratée ; 2002, Le Pen arrive au second tour ; 2005, échec du référendum européen. Mais on ne les a jamais écoutés. Et jusqu'ici, ils n'avaient pas d'autre recours que de voter pour les extrêmes et donc de renforcer le système en place. François Bayrou s'est présenté comme un rassembleur et la seule alternance républicaine. Le candidat à l'élection présidentielle est en effet convaincu que « dans les moments de crise, il est impératif de se rassembler ». Cela a été le cas à la Libération et en 1958. François Bayrou estime que cela va suffisamment mal en France, il y a suffisamment de problèmes non réglés pour arrêter d'opposer les gens entre eux et au contraire les faire travailler ensemble pour redresser le pays. « On va pouvoir se déterminer sur de idées et pas sur les étiquettes » a précisé le candidat. Ainsi, il a réaffirmé son intention de rassembler des personnalité de droite et de gauche dans un gouvernement. Mais il veut renouveler la classe politique en allant chercher des visages nouveaux qui sont compétents, qui connaissent la réalité et qui ont une vraie expérience mais qui ne peuvent actuellement émerger à cause du verrouillage des sortants. Il a au passage raillé le retour des éléphants du PS et des mammouths de l'UMP faisant remarquer que l'on voyait les mêmes visages depuis vingt-cinq ans.

    Imposer la loi du plus juste

    François Bayrou s'est lui-même présenté comme « un homme d'expérience qui porte le renouvellement ». « Je ne veux pas reformer l'ancien système » a prévenu le candidat à l'élection présidentielle. Aux législatives, il y aura un candidat dans chaque circonscription qui portera cette approche au sein d'un parti démocrate. Il estime en effet qu'à côté des conservateurs et des socialistes, « on a besoin d'une force de stabilité, d'une force d'efficacité et d'une force de générosité ». François Bayrou est convaincu que notre modèle républicain est une force dans la mondialisation : il faut, selon lui, rester un pays solidaire en donnant la priorité à l'éducation car la formation est capitale dans un monde ouvert à la concurrence. « La France est une résistance » a lancé François Bayrou parce que « la liberté n'est pas naturelle, ce qui est naturel, c'est la servitude, les gros qui écrasent les petits ; l'égalité n'est pas naturelle, ce qui est naturel, c'est les inégalités ; la fraternité n'est pas naturelle, ce qui est naturel, c'est le chacun pour soi et les égoïsmes ». Le candidat veut mettre ensemble ses trois vertus de résistance : cela dit, nous Français, nous avons un projet de société que nous voulons construire et pas subir » où règnera la loi du plus juste et non la loi du plus fort. Il s'agira de mettre en place un plan coordonné et non d'empiler les mesures pour chaque catégorie.


    Revoir la gouvernance d'Airbus

    François Bayrou a été interrogé sur le plan de restructuration d'Airbus. Elu des Pyrénées-Atlantiques, il a rencontré, en début de semaine, les syndicats de l'entreprise pour parler d'une question qui touche directement sa circonscription puisqu'elle compte beaucoup de sous-traitants dans le secteur de l'aéronautique. François Bayrou a fait remarquer que cette crise intervient alors que l'entreprise sort deux avions par jour ouvré, qu'elle a un carnet de commandes plein pour les cinq ans à venir : cela représente 2500 avions. « C'est un magnifique succès industriel qu'il ne faut pas casser » a déclaré François Bayrou. Mais il a estimé que le mélange de la politique et de l'industrie avait abouti à « un drame » dont les salariés paient aujourd'hui l'addition. Il a ainsi déploré la guerre interne à laquelle se sont livrés les dirigeants d'Airbus sur fond de mainmise politique. Selon lui, ils ne se sont pas assez occupés des enjeux industriels de l'entreprise. C'est donc la délégation de gestion qui est mise en cause et qu'il faut, selon lui, remettre à plat. En effet, François Bayrou a expliqué que le gouvernement Jospin avait décidé de confier la gestion de l'entreprise aux actionnaires privés, Lagardère et Daimler alors qu'ils ne détenaient à l'époque que 15% chacun du capital et qu'ils souhaitaient s'en séparer. L'Etat via la Caisse des dépôts et consignations a racheté la moitié des actions de Lagardère pour un montant de 600 millions d'euros mais le cours a chuté du jour au lendemain. C'est exactement la somme dont Airbus aurait besoin pour investir.... Enfin, François Bayrou ne croit pas que les régions aient la capacité financière d'intervenir comme le propose Ségolène Royal.


    Rémunérer les agriculteurs au juste prix

    François Bayrou était également cette semaine au Salon de l'Agriculture. Il a estimé que la profession est inquiète pour son avenir et qu'il faut un président de la République qui comprenne en profondeur les attentes du monde agricole. Fils d'agriculteur, exploitant lui-même, François Bayrou considère que c'est le secteur qui a le plus souffert ces dernières années : il s'est vu imposer les changements les plus importants et a vu dans le même temps ses revenus baisser. Les aides européennes de la PAC (Politique agricole commune) finissent par représenter jusqu'à 90% de leurs ressources. « C'est ce que les sociétés et les politiques ont choisi » pour faire effondrer les cours, a fait remarquer François Bayrou. Pour lui, cette situation n'est pas normale : les revenus des agriculteurs devraient provenir des prix des produits. Il a également fait remarquer que le consommateur n'est pas gagnant puisque si ce dernier ne paie pas le vrai prix pour son alimentation, il le paie par ses impôts. De plus, le candidat à l'élection présidentielle a déploré que l'Europe inonde l'Afrique de ses céréales à prix bradés qui tue l'agriculture africaine et empêche le continent de se nourrir lui-même et de se développer.


    Le refus des manœuvres et des manipulations

    Interrogé sur la course aux parrainages des « petits candidat », François Bayrou a expliqué qu'il était pour le pluralisme et contre les manœuvres : qui a intérêt à donner à qui ou à faire semblant de donner... Cette attitude ne ressemble pas à la transparence qu'il appelle de ses vœux. S'il a admis que parrainer un candidat à l'élection présidentielle, ce n'est pas soutenir, il a estimé qu'on ne peut pas signer pour quelqu'un dont on ne partage pas du tout les idées : « signer, c'est reconnaître ». 

    François Bayrou a dit en riant que le report de la publication des chiffres du chômage 2006 de l'Insee à l'automne, était « un pur hasard » : « je n'ai aucun doute là-dessus. En France, on a l'impression que lorsqu'on cache le thermomètre, on ne va pas voir la température. Les Français voient la température... »

    François Bayrou est opposé à l'instauration d'un ministère commun de l'immigration et de l'identité nationale comme le propose Nicolas Sarkozy : « avec notre Histoire, on ne va pas mélanger l'immigration et l'identité nationale » a jugé le candidat à l'élection présidentielle. Cela ne correspond pas aux règles d'or de la République. Selon lui, Simone Veil qui préside le comité de soutien de Nicolas Sarkozy, avec l'Histoire qui est la sienne, ne peut pas accepter ça, aucun citoyen républicain ne peut l'accepter.


    Un nouveau Traité constitutionnel européen

    François Bayrou a une nouvelle fois expliqué que la décision de sortir de la crise européenne ne peut venir que du peuple français : ainsi, il propose qu'un nouveau traité constitutionnel plus clair, plus lisible, plus simple soit soumis à référendum. Il faut, selon lui, que ce texte garantisse que le peuple pourra choisir son avenir : « Les Français veulent une Europe qui soit l'affaire des citoyens et pas seulement des technocrates et des initiés ». François Bayrou est convaincu que si les Français ont dit « non » le 29 mai 2005 c'est parce qu'ils jugeaient le texte illisible : ils ont eu l'impression qu'il y avait un piège, et en particulier qu'on voulait leur imposer un modèle de société qui n'est pas le leur. Le candidat à l'élection présidentielle estime que l'Europe doit rester un grand sujet national car « c'est le chemin pour que la voix de la France soit entendue sur la planète ».


    Travailler plus pour gagner plus


    François Bayrou s'est opposé à une augmentation du Smic : il a expliqué que toute hausse entraînerait une baisse des emplois comme le montrent toutes les études réalisées sur le sujet. En revanche, il est favorable à une hausse des salaires en incitant les entreprises à partager leurs bénéfices avec leurs salariés à la fin de l'année. Actuellement, la participation ne permet pas de disposer de cet argent avant cinq ans. Il propose également d'augmenter le bonus sur les heures supplémentaires pour le porter à 35% (contre 10 à 25% aujourd'hui) avec dans le même temps, une baisse à due concurrence des charges sociales pour que cela ne coûte pas plus cher à l'entreprise.

    S'agissant de la création d'entreprise, François Bayrou propose de créer une caution mutuelle afin que les chefs d'entreprise puissent obtenir plus facilement un prêt auprès de leur banque. Il propose également de permettre à toute entreprise de pouvoir créer deux emplois sans charges pendant cinq ans (sauf 10% pour les retraites).


    Non à la discrimination positive

    Interrogé par un téléspectateur sur le nombre insuffisant de mosquées, François Bayrou a estimé que « toute religion doit pouvoir se pratiquer au grand jour dans des lieux de culte dignes ». « Il faut arrêter de faire de la communauté musulmane des ennemis qu'on chuchote » a déclaré le candidat qui n'aime pas non plus que l'on répande en permanence des stéréotypes. François Bayrou se définit lui-même comme un chrétien de foi et un laïc : ainsi, il n'est pas favorable à ce que l'on modifie la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat. Cependant, il juge normal qu'on adapte l'action des collectivités afin qu'elles puissent proposer des baux de longue durée à la communauté musulmane et que celle-ci ait un local qui serve de lieu de prière.

    Enfin, François Bayrou a réitéré son opposition au système de la discrimination positive. Il préfère passer par une loi contre la discrimination, une action pratique en direction des entreprises pour lutter contre les discriminations à l'embauche. Il s'agit de faire en sorte que les entreprises prennent conscience de leur obligation à équilibrer leur personnel. François Bayrou a cité l'exemple d'une association du Nord de la France qui propose aux entreprises de leur trouver des personnes compétentes qui sont issues des quartiers. C'est ainsi qu'elle parvient à intégrer des jeunes des quartiers dans le monde du travail.

    France 3

    votre commentaire
  • A quoi voit-on la différence entre un candidat à 6 % et le même à 24 % quelques semaines plus tard ? Au nombre de caméras et d'appareils photo qui l'entourent et de micros qui lui sont tendus. Le suivi de François Bayrou, candidat de l'UDF, par les médias a ainsi épousé une courbe quasi parallèle à celle que dessinent les intentions de vote en sa faveur, depuis l'annonce officielle de sa candidature, le 2 décembre 2006.

    <script language="JavaScript">if (provenance_elt !=-1) {OAS_AD('x40')} else {OAS_AD('Middle')}</script>

    Ce jour-là, le Ciel avait semblé, déjà, lui ménager ses faveurs. Pour se déclarer candidat à la présidence de la République, le président de l'UDF avait choisi non seulement de le faire depuis le village de Serres-Castet (Pyrénées-Atlantiques), dans son Béarn natal, mais, qui plus est, en plein air, sur la place de la mairie. Faire "descendre" de Paris, un samedi, une escouade de journalistes et d'opérateurs, au risque de devoir les diriger vers un endroit couvert en cas de mauvais temps, le pari était osé. Résultat : cette image qui est restée, sur fond de chaîne pyrénéenne, où le candidat déclaré, entouré de sa famille politique et de ses amis, assume fièrement ses racines rurales.

    Il serait faux d'imaginer que les premiers pas du candidat centriste en campagne se sont faits dans l'indifférence générale. Mais il est vrai qu'on ne s'y bousculait pas. Pour son premier déplacement en tant que candidat déclaré, les 13 et 14 décembre dans l'agglomération lilloise, deux monospaces suffisent, sur place, à transférer les envoyés spéciaux de la presse nationale. A Toulouse, le 5 mars, un car et un minibus avaient été réquisitionnés.

    Boycotté par les médias, François Bayrou ? Non. Mais, incontestablement, l'ensemble du système médiatique s'était installé dans une configuration de duel Royal-Sarkozy. Le Monde n'y a pas échappé. Quand le conseil national de l'UDF approuve son avant-projet législatif, mi-novembre, pas une ligne dans le quotidien du lendemain, qui a consacré en revanche un long papier aux propositions que l'UMP doit adopter trois jours plus tard, avant d'y revenir le lendemain sous la forme d'une page "Document". Un traitement à double vitesse qui a suffi à installer l'idée que le candidat centriste n'avait rien à proposer. Aujourd'hui, avec la montée en puissance de sa campagne et l'écho qu'elle rencontre, changement de pied : il faut analyser le "réalisme" de ses propositions. Il avait donc des propositions !

    Cette nouvelle notoriété est aussi, pour l'équipe du candidat, un élément à gérer. Non seulement parce qu'il lui faut faire en sorte que chacun des professionnels de la presse écrite ou audiovisuelle, régionale, nationale et internationale, puisse travailler dans des conditions correctes, mais parce qu'il lui faut aussi veiller à ce que le candidat ne soit pas submergé.

    Un des épisodes les plus délicats à cet égard fut la visite dans la cité du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), le 9 février. Pour ce déplacement, des dizaines de journalistes, preneurs de son et d'images avaient pris place dans le RER. A l'étage supérieur de la voiture où est monté le candidat, photographes et cameramen se bousculent pour faire des images. Dans le sas inférieur, Marielle de Sarnez, la directrice de campagne, pressent les difficultés. Avec Philippe Lapousterle, un ancien journaliste devenu le sparring partner de François Bayrou, elle s'inquiète de la manière d'organiser un roulement, sur place, pour que cela ne tourne pas à l'émeute.

    Et tout se passera sans le moindre incident. Sans service d'ordre, sans dispositif policier autour du candidat. A l'arrivée en gare de Mantes-la-Jolie, c'est François Bayrou lui-même qui met bon ordre à la bousculade. "Essayez de vous comporter de manière civilisée, lance-t-il à la nuée de reporters qui se presse autour de lui. Ce n'est pas la peine de bousculer tout le monde..."

    Depuis le début de sa campagne, le candidat centriste a pris grand soin de consacrer tout le temps nécessaire à la presse régionale. Même avec l'afflux récent de journalistes de la presse nationale ou internationale, il ne modifie en rien cette disponibilité. Tout au long d'une visite d'une demi-journée sur le terrain, ce sont des dizaines d'arrêts informels pour répondre aux journalistes. Auxquels s'ajoute, invariablement, un point presse pour faire un premier bilan avant le meeting du soir. Là, c'est lui encore, la plupart du temps, qui en organise le déroulement : "On commence par la presse écrite. On fera après les radios et les télévisions..."

    François Bayrou avait réalisé un coup d'éclat, à la fin de l'été, en s'en prenant à la proximité, et même "l'intimité", le mélange des intérêts entre quelques grandes puissances industrielles dépendant des marchés de l'Etat et les empires de presse, en appelant à la séparation des pouvoirs politique, économique et médiatique. Cette charge violente, doublée d'une fameuse passe d'armes avec Claire Chazal lors d'un journal de 20 heures au sein même de la citadelle TF1, aurait pu suffire à ranger le candidat de l'UDF dans la catégorie des "grognards" dont les médias se méfient. Il se distingue, au contraire, avec les professionnels qui le suivent dans sa campagne, par une disponibilité de tous les instants.

    C'est peut-être tout ce qui fait la différence entre le candidat Bayrou et Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal. Là où les autres imposent une stricte organisation, soucieux d'offrir d'eux-mêmes l'image la plus avantageuse, lui s'en remet à la responsabilité des journalistes, laissant à chacun le maximum de liberté dès l'instant qu'on lui laisse la sienne, n'hésitant pas à remettre en place quand la façon dont se passent les choses ne lui paraît "pas convenable", le tout dans un esprit un peu boy-scout, bazar organisé, mais qui finalement se déroule sans heurts et satisfait tout à la fois les professionnels de la presse et les citoyens à la rencontre desquels François Bayrou prend un évident plaisir et le temps d'aller.

    Les seuls qui fulminent sont les membres de son équipe, qui voient les retards sur les horaires prévus s'accumuler et sont obligés, en permanence, d'adapter l'organisation de ses déplacements.


    1 commentaire
  • A Perpignan, François Bayrou a rencontré les artisans et commerçants de l'UPA (Union Professionnelle Artisanale) avec lesquels il s'est entretenu sur des sujets concrets de leur activité comme les charges sociales et l'ouverture des commerces le dimanche. Après un point avec la presse locale dans une brasserie du centre-ville, il a tenu une réunion publique au Palais des congrès devant 3000 personnes.

    Dans les locaux de l'Union professionnelle Artisanale des Pyrénées-Orientales, François Bayrou a rencontré une trentaine d'artisans et de commerçants de tous secteurs d'activité et de toutes tailles (de 1 à 30 salariés).

    Ils sont chauffeurs de taxi, coiffeurs, boulangers, plombiers ou ambulanciers et partagent les mêmes préoccupations sur leur travail. Parmi eux, il y a aussi une petite entreprise spécialisée dans le « business identitaire », c'est-à-dire qui crée des produits, comme les T-shirts, à l'effigie du département « 66 ».

    D'emblée, François Bayrou est interrogé sur la concurrence vis-à-vis des grandes surfaces dont les pratiques menacent la survie des commerces de proximité. C'est le cas en particulier pour la question de l'ouverture des commerces le dimanche.

    Le candida a précisé qu'il n'était pas favorable à ce qu'on augmente les autorisations d'ouverture le dimanche. Il s'est déclaré en faveur d'une « France où on peut respirer une journée par semaine », car « on ne peut pas tout sacrifier sous prétexte du toujours moins cher ». ce sont toujours les plus pauvres qui sont contraints de travailler le dimanche et ce sont des vies de famille qui sont brisées.

    Par ailleurs, il est important de protéger ces commerces de proximité qui permettent aussi de « faire vivre les rapports humains ».

    Pour François Bayrou, ce n'est « pas seulement un débat économique, c'est un débat de société ».

    Interrogé sur les charges sociales qui « pénalisent l'emploi », François Bayrou a rappelé sa proposition de créer deux emplois nouveaux sans charges pour toute entreprise et pour une durée de cinq ans.

    Lors du point avec la presse locale, François est essentiellement questionné sur sa montée en puissance dans cette campagne présidentielle qui inquiète UMP et PS.

    Il dit s'attendre et ne pas craindre des nombreuses attaques contre sa candidature car elle dérange, mais « c'est normal, ça prouve qu'on est en train de faire changer les choses ».

    Toutefois, il s'est gardé de tout triomphalisme prématuré, rappelant que la campagne était encore longue et qu'il avait l'intention de « continuer à creuser le même sillon », de « suivre le même chemin ».

    François Bayrou s'est ensuite rendu au Palais des congrès où l'attendaient 3000 personnes. Dans son intervention, s'adressant aux Catalans, il s'est clairement prononcé en faveur de la défense des langues et culture régionales.


    votre commentaire
  • François Bayrou, candidat à l'élection présidentielle, a souhaité présenter dans son livre une vision, sa vision de la France. Pour ce faire, il nous expose les grandes lignes de son projet. Un projet qui s'adresse à toute la société française. Une vision cohérente des problèmes rencontrés depuis quelques décennies auxquels François Bayrou propose d'apporter des solutions sur la base de valeurs profondément républicaines, celles que la France s'est données il y a deux siècles : la Liberté, l'Égalité, la Fraternité. Des valeurs au fronton de toutes les mairies de France, depuis trop longtemps oubliées au sein d'une société que tous doivent affronter avec leurs armes.

    Ambition et réalisme

    Ce que François Bayrou démontre dans ce livre, Projet d'Espoir , c'est que le peuple, les citoyens, les médecins, les professeurs, les entrepreneurs, les retraités, les chômeurs, les RMIstes, les populations d'origine immigrée, tous les laissés pour compte, comme les autres ne veulent plus du système politique tel qu'il est aujourd'hui. Tous, comme il a pu le constater au cours de ses nombreux déplacement dans les villes, les campagnes, les zones urbaines, et les lieux plus reculés, tous veulent un changement, et sont attachés aux valeurs républicaines que François Bayrou défend. Personne ne semble trouver le remède pour rendre au pays ce qui n'est plus aujourd'hui que de l'ordre du principe. Le candidat à la présidentielle a compris et a ressenti cette impuissance. Il a pesé les déséquilibres surgis depuis de nombreuses années, d'autant plus lorsqu'il était ministre de l'Éducation. Il dresse donc un bilan sans concession de certaines déficiences telles que celles liées à l'illettrisme, qu'il faut combattre, pour que dès la 6e, on sache véritablement lire, écrire et compter. De même, concernant les retraites, François Bayrou constate un phénomène mécanique lié à la démographie. Bientôt, il n'y aura plus qu'un actif pour un retraité. Alors, tout en humilité, en responsabilisant tout le monde, si l'on prend le problème à bras le corps, régimes spéciaux ou régime général, après une réelle concertation, de l'écoute, de la pédagogie, François Bayrou propose de régler définitivement cette question des retraites sans langue de bois avec l'accord des Français par référendum. Il préconise notamment de laisser les seniors travailler plus longtemps s'il le veulent, pour améliorer leur retraite. Et sa proposition des "deux emplois sans charges" pourra profiter à la création d'emplois pour les plus jeunes et pour conserver les plus âgés, dont les salaires réputés plus élevés seraient un handicap à l'embauche ou au maintien en poste.

    Une vision d'avenir

    C'est une réelle vision que défend François Bayrou. Il choisit, il tranche, il trace un sillon, à l'image du tracteur labourant un champ. Son programme s'attache à redonner confiance aux petites et moyennes entreprises constituant le maillage du tissu économique en France. Il évoque l'importance de défendre l'homme et l'entreprise. François Bayrou souhaite réconcilier l'envie d'entreprendre en France. Que l'entreprise redevienne un espace d'épanouissement, notamment avec une loi qu'il ferait voter dès son arrivée aux affaires, une mesure venue des États-Unis, le Small Business Act adapté aux us et coûtumes françaises. En l'espèce, le principe défendu se fonde sur la loi du plus juste. Le tissu des petites entreprises est fragilisé. Celles-ci sont écrasées par le pouvoir des plus grandes, et ne sont pas invitées à la table des marchés publics. La mesure qui consiste à permettre l'entrée en jeu des petites et moyennes entreprises revalorisera la place de celles-ci. Elle rendra la compétition plus saine et plus juste. Cette opération soutiendra les plus petits face aux plus gros, se partageant seuls les plus grands marchés. Cette idée participera d'une réelle relance économique, par l'intermédiaire des acteurs les plus importants, non pas en chiffres d'affaires, mais de par l'importance qu'elles représentent dans la société. Le dynamisme qui en surgira sera plus efficace économiquement. Cet exemple en est un parmi d'autres au cours de l'exposition de son projet.

    Présenter un avenir aux Français

    Sa vision se veut à long terme. Il souhaite créer un cercle vertueux. Il s'agit de regarder et de prévenir les dégâts provoqués par la mauvaise gestion du dossier des retraites. Un système de retraites par répartition que François Bayrou souhaite préserver. Il faut aussi prévenir les conséquences liées à la charge de la dette publique. En effet, son remboursement représente l'ensemble des impôts sur le revenu payés chaque année par les Français. Si nous n'agissons pas maintenant alors que l'euro est fort et que les taux d'intérêt n'augmentent pas, les jeunes générations vont continuer de supporter cette charge seuls. En un mot, nous sommes assis sur une bombe à retardement selon l'expression de François Bayrou. Toujours en ce qui concerne notre futur, occulté depuis tant d'années par les instances dirigeantes, il est fait état dans ce livre, après ce malheur national, évoqué à l'instant, jamais égalé, du drame planétaire que toute l'Humanité encourt si une réelle politique écologique n'est pas menée. Le candidat à l'élection présidentielle a signé le Pacte écologique de Nicolas Hulot avec une réelle conviction. Et entend le démontrer une fois aux affaires. Sa position à propos de la préservation de la planète a abouti après une réflexion personnelle, mêlées de discussions approfondies avec les scientifiques les plus qualifiés. A la lecture de Projet d'espoir , l'on comprend que, pour François Bayrou, la question écologique sera un enjeu majeur, un projet de société intégré à notre économie et à notre vie de tous les jours. L'idée d'une taxation sur la production de carbone par agent économique, selon son comportement de consommateur-producteur permettrait de développer une nouvelle économie. Une économie d'avenir, dans laquelle l'agriculture retrouverait ses lettres de noblesse. Une agriculture "nourrissière" et productrice d'énergie, par la production de bio-carburant notamment.

    Des gens debout

    La défense des exploitations familiales est notamment abordée par François Bayrou, Béarnais lui-même enraciné dans ces valeurs terriennes. Il expose son empathie pour ces gens qui, naguère, ont représenté 30% de la population active, contre 3% actuellement. On leur a pris leur fierté, depuis qu'ils ne se nourrissent plus par le seul produit de leurs récoltes, leurs élevages, ou autres productions agricoles. Cette fierté qui était la leur s'est étiolée, au profit d'un aveu d'impuissance sur l'avenir et d'un réel désespoir. Ces hommes et ces femmes debout se retrouvent dans la détresse aujourd'hui. Remettre en selle l'agriculture française sera un atout pour la France, pour l'Europe, dont elle offre l'essentielle de la production. En parallèle, si la France retrouvait des productions plus adaptées, les pays africains pourraient de nouveau produire et vendre leur production de sorte qu'ils puissent en vivre et rester vivre sur la terre de leurs ancêtres. Au lieu d'une immigration choisie inefficace contre l'immigration clandestine, favorisant l'appauvrissement de l'Afrique par l'absorption de ses élites, le candidat à la présidentielle préfère une immigration assumée, régulée, permettant par exemple que des familles présentes depuis dix ans, payant des impôts, travaillant, participant à la vie de leur commune, puissent participer aux élections locales.


    Ce projet est donc une vision politique pour la France, un projet qu'il veut mener en concertation avec les Français. L'idée d'une réforme des retraites à présenter à l'approbation des Français sous forme de référendum est un exemple de la démarche de co-responsabilité voulue par François Bayrou au cours du processus de décision. Toutes les questions importantes telles que les retraites, la constitution européenne, l'élargissement de l'Europe seront ainsi soumises de cette manière au peuple français, afin de lui redonner le pouvoir trop longtemps concentré dans les mains de quelques-uns.

    Projet d'espoir , un livre de François Bayrou, aux éditions Plon, 17 euros, 194 pages.

    votre commentaire
  • François Bayrou a tenu une réunion publique à Annecy, devant plus de 6000 personnes. Pendant près d'une heure et demie, le candidat à l'élection présidentielle a mis en avant sa vision et son projet, abordant les grands thèmes de sa campagne comme la dette, l'environnement, l'Europe ou encore l'éducation. François Bayrou a fait part de son émotion à chaque fois qu'il se présentait devant le public. Plus la date du 22 avril se rapproche, plus l'auditoire est dense et chaleureux.

    Suivez son discours ici  


    votre commentaire