• François Bayrou a tenu une conférence de presse sur la question des retraités et des personnes âgées. Il a exposé son projet d'une nouvelle société qui refuse la fracture entre les générations et qui choisit de recréer du lien entre elles. François Bayrou propose une réforme des retraites "équitable, durable et soutenable" et de porter les "petites retraites" à 90% du Smic en cinq ans. Le candidat à l'élection présidentielle propose également une politique de prévention de la solitude et de la dépendance.

    "Le plus grand danger, c'est la négligence des citoyens". Cette phrase de Pierre Mendès France citée par François Bayrou, illustre la menace de conflit de générations qui existe si nous ne faisons rien pour les retraités et les personnes âgées. C'est, à ses yeux, le grand sujet de société qui va marquer le XXIe siècle et qui va affecter l'équilibre traditionnel de la France. Cette question fait d'ailleurs partie du « ministère de la nouvelle société » que François Bayrou veut mettre en place pour traiter toutes les évolutions de la société – la place des femmes, des jeunes, des associations, d'Internet. Son projet répond à deux enjeux : quel modèle de société voulons-nous ? Quel est le mode de gouvernement pour cette nouvelle société ? François Bayrou a fait remarquer en introduction que les pouvoirs publics avaient ignoré les changements et les déséquilibres liés à l'allongement de la durée de la vie. Entre 2000 et 2020, la part des plus de 65 ans va augmenter de 50% passant de 10 à 15 millions de personnes et le coût de la dépendance va passer de 0,94% à plus de 1,5% du PIB entre 2005 et 2020. Il a également fait remarquer que cette question des retraités et des personnes âgées était absente de la campagne électorale. Et pourtant, nous courons le risque soit d'un effondrement du niveau de vie des actifs compte tenu de la charge croissante des retraites ; soit d'un effondrement du niveau de vie des retraités.

     

    François Bayrou estime qu'il y a urgence à refondre nos régimes de retraites. Le candidat à l'élection présidentielle en a exposé les principes : la réforme doit prendre en compte toutes les retraites (y compris les régimes spéciaux) et la pénibilité du travail. Les citoyens doivent être assurés qu'il y aura une égalité de traitement des Français devant la retraite. Cette réforme doit nous conduire à un régime équilibré. François Bayrou propose pour y parvenir d'instaurer une retraite par points – le montant augmente avec le temps de cotisation : ainsi, chacun pourra choisir l'âge de son départ à la retraite en fonction du niveau de sa pension. Le candidat à l'élection présidentielle a fait plusieurs remarques : pour que les personnes puissent choisir de travailler plus longtemps, il faut qu'on leur en laisse la possibilité. Or en France, la moitié des salariés qui prennent leur retraite ont déjà perdu leur travail. Les plus de 60 ans ont le taux d'activité le plus faible de tous les pays développés – 7% pour les hommes et 4% pour les femmes. C'est pourquoi François Bayrou veut inciter les entreprises à garder les plus de 50 ans : "Le président de la République doit assumer cette mission de prise de conscience démocratique" a déclaré le candidat. Deuxième remarque : une fois la réforme des retraites votée, il considère que la gestion du système ne doit plus être l'affaire de l'Etat mais des partenaires sociaux. La question relève selon lui, de la démocratie sociale et non de la démocratie politique. Troisième remarque, l'équilibre de nos régimes de retraite dépend également de notre politique démographique. François Bayrou propose une politique de soutien à la naissance : cela suppose de penser à la garde d'enfant, au retour des femmes dans l'emploi et à la défense de leur carrière professionnelle. François Bayrou a également abordé la question spécifique des "petites retraites" et du minimum vieillesse. Il a pris l'engagement de porter ces retraites à 90% du Smic en cinq ans. Cette dépense nouvelle, budgétée dans son programme, est "destinée à ceux qui ne peuvent pas se défendre et qui ne forment pas de lobbies". Les personnes concernées pourront ainsi passer d'une "vie de précarité" à une "vie de dignité et d'équilibre".

     

    François Bayrou a expliqué comment il comptait mettre en œuvre cette refonte des retraites. Il s'agira d'"une réforme pour les Français et par les Français" a prévenu le candidat, "ce n'est pas une affaire d'experts mais de citoyens". Cette réforme sera d'abord discutée avec les partenaires sociaux et les représentants des retraités. Il s'adressera également aux organismes publics et privés de retraite et il associera le Conseil économique et social. Ensuite, la réforme sera votée par le Parlement. Enfin, François Bayrou veut qu'elle soit soumise à référendum. Le candidat à l'élection présidentielle a expliqué pourquoi la consultation des Français était si importante à ses yeux : "Je veux changer le rapport entre le pouvoir et les Français". Il souhaite passer d'"une société de défiance et du soupçon" à "une société de confiance" : "Les Français doivent avoir la certitude d'avoir l'information maximale sur le sujet et qu'ils auront leur mot à dire". Le candidat considère le peuple français comme "un grand peuple", "un peuple adulte" : "Il ne faut pas tromper les citoyens, il faut leur dire tout". Il ne s'agit donc plus de fonctionner sur le mode de la promesse mais sur le mode de la cohérence d'un projet porté par une vision. Les promesses non tenues ont conduit, selon lui, à cette défiance du peuple français et expliquent pourquoi les Français ont tendance à bloquer toute réforme.

     

    François Bayrou a consacré un chapitre de sa conférence de presse au rapport entre la société et les personnes âgées. Il veut notamment promouvoir une meilleure reconnaissance de l'apport des retraités à la société : « Nous avons besoin de cadres qui auront la responsabilité du lien social dans un pays où il faudra le reconstruire ». François Bayrou pense notamment aux jeunes retraités qui pourraient encadrer les personnes allocataires des minima sociaux qui auront une activité au service d'associations et de collectivités locales. Dans la nouvelle société que François Bayrou veut mettre en place, il ne s'agit plus seulement de recevoir mais aussi de donner. C'est le sens du slogan de sa campagne « La France de toutes nos forces ». François Bayrou propose également de mettre en place une politique de prévention de la solitude et de la dépendance. La politique du tout maison de retraite ne répond plus à la demande : 87% des personnes âgées veulent rester le plus longtemps possible chez elles. Ce qui suppose qu'elles restent le moins longtemps seules. François Bayrou a ainsi défendu la mixité sociale et générationnelle. Il s'agit de faire vivre sur le même palier, une famille nombreuse et des personnes âgées : cela permettrait de développer des liens et un échange de services - garde d'enfants, course... Cela implique, selon lui, de repenser notre politique de logement et d'urbanisme car "si chacun reste dans son ghetto, le lien social est mort". François Bayrou a également estimé que nous avons besoin d'une grande politique de prévention de la dépendance en matière de santé : il propose ainsi la mise en place d'un contrat "prévention dépendance" qui serait signé entre le patient et son médecin traitant avec le partenariat de l'assurance maladie. Cela implique, selon lui, de changer l'offre de soins, de garantir le libre choix et de sortir du recours aux urgences. Il veut ainsi favoriser les hébergements temporaires - l'accueil de jour et l'accueil de nuit - qui n'existent pas actuellement. Il a fait valoir que des structures proches des dispensaires coûteraient moins cher que les grosses structures médicales. Il souhaite également renforcer l'offre de soins à domicile et créer des maisons médicales, en particulier dans les zones rurales, afin de mutualiser les moyens. Cette politique s'inscrirait dans une nouvelle gouvernance médicale : François Bayrou est favorables à une régionalisation de notre politique de santé où les professionnels de santé, les patients et les élus pourraient s'exprimer. Enfin, il faudra aider les familles qui ont à leur charge une personne dépendante notamment en incitant des personnes encore jeunes à souscrire à un contrat d'assurance perte d'autonomie.


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  • Dans une ambiance électrique, sur une musique entraînante, François Bayrou fait son entrée dans la salle du Zénith de Paris, comme son entrée dans la campagne officielle, en conquérant. Conquérant digne d'un peuple qui le soutient avec l'enthousiasme qui nourrit la volonté de changement. Cette volonté qui submerge, comme le candidat béarnais est submergé par ce bain de foule d'un quart d'heure que lui offre ce chaleureux public de 7500 personnes qui a rempli la salle du Zénith, trop exigüe pour laisser entrer les 7000 autres à l'extérieur.

    Le candidat à l'élection présidentielle a tenu à inscrire en lettre d'or dans son discours la protection de la planète : "Je veux que la France s'occupe de la planète et du climat". Il a d'ailleurs rappelé qu'il avait signé le pacte de Nicolas Hulot, et qu'il n'inscrirait pas cette priorité a l'ordre du jour de la session extraordinaire que tiendra le Parlement dès l'été prochain, s'il est élu, mais bien à l'ordre du jour de la prochaine session ordinaire ! Il a insisté sur le fait que le projet de défense de l'environnement était un sujet transversal, à traiter à travers l'ensemble du programme du prochain gouvernement, grâce notamment à son Vice-Premier ministre, et non plus à travers la nomination désuète d'un ministère lambda.

    En préambule, François Bayrou a pu montrer ce qu'il ressentait : la lassitude de tout un peuple. Il n'a pas oublié les leçons du passé, 1981, 1995, ou les atermoiements liés aux alternances politiques qui ne construisent pas mais ne font que détruire. "La division, c'est le déclin !" s'est-il exclamé. Pire, en 2002, il dénonce la fracture sociale et politique, entre le peuple et les dirigeants, que la gauche et la droite n'ont pas su traduire par le rassemblement qu'exigeaient les 82% de suffrages offerts à Jacques Chirac contre le représentant de l'extrême droite. Il signale par ailleurs que nous avons battu un triste record à cette occasion, puisque l'ensemble des partis extrêmes a recueilli 40% des suffrages exprimés, pour ces élections de 2002. Le projet d'espoir que propose le candidat à la présidentielle demande une forme de révolution démocratique, un décloisonnement malgré les attaques qu'il peut recevoir perpétuellement de la part de ceux qui sentent que le pouvoir leur échappe : les partisans de l'Etat UMPS. "Le redressement impose le changement", a-t-il résumé.

    Pour que la France retrouve la démocratie et la République, elle a besoin "d'un président de la République dérangeant", a-t-il prédit.

    La défense des plus faibles était aussi au coeur du message de François Bayrou. Il veut offrir la certitude et "la garantie que le pouvoir n'est pas en haut, qu'il est avec eux. Que le président n'hésitera pas à mettre sur le devant de la scène, les familles, y compris les familles monoparentales, les fins de mois, les plus faibles, les petites retraites, les revenus moyens".

    François Bayrou se veut d'ailleurs le protecteur "des ouvriers et des paysans, et des artisans, et des enseignants, et des médecins, et des infirmières et pas celui des milliardaires du CAC 40". "Il n'y a de président que président du peuple", a-t-il déclaré.

    Un important pan de son discours fut marqué par la défense de l'Education, de la Recherche et des moyens dont ils doivent disposer, afin d'éviter entre autres l'exode actuel des chercheurs. "Je proposerai une politique de relocalisation des chercheurs, au lieu de la politique de délocalisation que nous subissons depuis des années", a-t-il affirmé.

    Les secousses d'un changement historique ont été ressenties par ce leader d'un genre nouveau :  "Je vous le dis : il est temps de tourner la page. La crise que nous vivons est exceptionnelle : il est temps d'apporter à une crise exceptionnelle une réponse exceptionnelle". Et d'ailleurs, comme il le souligne, "65 % des Français le disent avec nous : ils n'ont plus confiance dans la gauche et dans la droite pour relever le pays".

    Enfin il a conclu sur la nécessité de relancer le projet européen. La France y a une place prépondérante et l'Europe a besoin de la France. Une de ses missions en terme de défense, peut concerner ce qui se passe actuellement "aux confins du Tchad et du Darfour soudanais". Mais aussi plus profondément en terme de politique d'immigration et de co-développement avec l'Afrique. Bien sûr un programme français de développement durable et de protection de l'environnement n'aurait pas de sens sans l'Europe. Pour cela il faudra un nouveau texte pour fonder l'Europe politique : "un texte, court, lisible, compréhensible par tous, simple, direct, qui traite la question non seulement des institutions, mais des droits des citoyens européens dans la préparation et la prise de décisions qui concernent au premier chef leur avenir". Ce texte sera ensuite soumis à référendum, pour ne pas tromper les Français.


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  • Grande réunion publique de Soutien à François Bayrou à Paris !

     

    François Bayrou tiendra une grande réunion publique à Paris le mercredi 21 mars à 19 h au :
    Zénith de Paris, Parc de la Villette, dans le 19ème arrondissement.
    Accès: Métro ligne 5 Porte de Pantin, Bus 75, 151, PC, Parking souterrain avenue Jean Jaurès et 59 Bd Macdonald.

     


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  • Le Lièvre, la Hase et la Tortue

    Fable française, circa 2007
    librement inspirée de Jean de La Fontaine (1621-1695)

    Avec dans les rôles principaux

    Le Lièvre

    La Hase

    La Tortue

     

    Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
    Le Lièvre, la Hase et la Tortue en sont un témoignage.
    Gageons, dit la Tortue, que vous n'atteindrez point
    Sitôt que moi ce but. - Sitôt ? Etes-vous sage ?
    Repartirent les légers animaux.
    Ma commère, il vous faut purger
    Avec quatre grains d'ellébore.
    - Sage ou non, je parie encore.
    Ainsi fut fait : et de tous trois
    On mit près du but les enjeux :
    Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,
    Ni de quel juge l'on convint.
    Notre Lièvre et sa Hase n'avaient que quatre pas à faire ;
    J'entends de ceux qu'ils font lorsque prêt d'être atteint
    Ils s'éloignent des chiens, les renvoient aux Calendes,
    Et leur fait arpenter les landes.
    Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
    Pour dormir, et pour écouter
    D'où vient le vent, ils laissent la Tortue
    Aller son train de Sénateur.
    Elle part, elle s'évertue ;
    Elle se hâte avec lenteur.
    Eux cependant méprisent une telle victoire,
    Tiennent la gageure à peu de gloire,
    Croient qu'il y va de leur honneur
    De partir tard. Ils broutent, ils se reposent,
    Ils s'amusent à toute autre chose
    Qu'à la gageure. A la fin quand ils virent
    Que l'autre touchait presque au bout de la carrière,
    Ils partirent comme un trait ; mais les élans qu'ils firent
    Furent vains : la Tortue arriva la première.
    Eh bien ! leur cria-t-elle, avais-je pas raison ?
    De quoi vous sert votre vitesse ?
    Moi, l'emporter ! et que serait-ce
    Si vous portiez une maison ?


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