• Social-Economie. (Source Le Monde.fr)

    a "social-économie". De même qu'il veut rassembler, sur le plan politique, le "meilleur" de la droite et de la gauche, François Bayrou, candidat de l'UDF à l'élection présidentielle, entend marier, dans son projet économique, le progrès social et la liberté d'entreprendre.
    Inspiré par des économistes libéraux, tempéré par des experts issus des cercles rocardiens et deloristes, son programme économique prend ses distances avec "ceux qui considèrent la compétition et le marché comme des horizons indépassables" tout autant qu'avec "ceux pour qui l'entreprise reste suspecte et le profit malsain".
    Entouré de Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit lyonnais, Christian Saint-Etienne, professeur à l'université Paris-Dauphine et membre du Conseil d'analyse économique, Jean-Claude Casanova, économiste et directeur de la revue Commentaire, ainsi que de Charles-Amédée de Courson, secrétaire de la commission des finances de l'Assemblée nationale et Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat, M. Bayrou a présenté, vendredi 23 février, sa vision d'"un modèle républicain français qui accepte la modernité, connaît les défis de la mondialisation, choisit de les relever dans le cadre national et dans le cadre européen".

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    LE COÛT DU PROJET

    Dépenses
    Le candidat de l'UDF chiffre à 21 milliards d'euros le montant des dépenses nouvelles de son projet.

    Economies
    Il assure que ce coût n'entraînera «aucune augmentation des prélèvements obligatoires» et sera entièrement équilibré par 21 milliards d'euros d'économies, qu'il détaille ainsi:
    –concentration des exonérations de charges sur les petites et moyennes entreprises et les salaires inférieurs à 1,3 smic (9 milliards d'euros);
    –modernisation de l'Etat (5milliards);
    –contrat de solidarité entre l'Etat et les collectivités locales (3milliards);
    –plafonnement progressif du montant global des niches fiscales (4milliards).

    Budget
    L'interdiction pour le gouvernement de présenter un budget en déficit de fonctionnement qu'il propose d'inscrire dans la Constitution s'accompagne d'un calendrier de suppression, en trois ans, des 22 milliards d'euros de l'actuel déficit de fonctionnement.

     

     

    "Social et économie doivent désormais se dire et se penser en un seul mot", affirme M.Bayrou. Le président de l'UDF met au cœur de ses priorités la lutte contre la dette – "financière, générationnelle et écologique" –, estimant que "ce sont les Français les plus fragiles et les plus démunis qui en sont les premières victimes". "Le déficit actuel de l'Etat ne soutient plus la croissance mais, au contraire, la freine", ajoute-t-il. Il rappelle que la seule charge de la dette de l'Etat, qui représente plus de 1200milliards d'euros, s'élève à 40milliards dans la loi de finances pour 2007, "c'est-à-dire presque autant que l'impôt sur le revenu (57milliards) ou que l'impôt sur les sociétés (55milliards)".

    Dans cette situation, il estime que "le Parti socialiste se trompe quand il déclare qu'il faudra augmenter les impôts" et juge "irresponsables les déclarations de l'UMP qui promettent de baisser de 4points, soit 72milliards d'euros, les prélèvements obligatoires". Dans ce domaine, M.Bayrou estime qu'"on ne peut agir qu'à la marge sur la structure de notre fiscalité". Ses principales propositions portent sur le nettoyage des "quelque 40milliards d'euros que représentent les 300niches fiscales", estimant qu'elles sont "autant d'atteintes au principe de la progressivité de l'impôt". Il suggère que l'avantage fiscal né du cumul des niches soit plafonné "à un montant fixé en pourcentage du revenu de chaque contribuable, avec un plafond de 8000euros".

    M.Bayrou considère par ailleurs que l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) "tel qu'il est conçu a fait beaucoup de dégâts" : "Une nation qui accepte l'exil de ses citoyens les plus riches accepte de s'appauvrir", juge-t-il. Il est toutefois "juste que les plus fortunés acquittent une cotisation d'impôt supplémentaire au titre de la redistribution et de la solidarité".

    Sur ce point, il critique sévèrement la proposition de Nicolas Sarkozy de fixer un "bouclier fiscal", incluant la CSG et la CRDS, à 50% du revenu, ce qui reviendrait à limiter le montant maximal de l'imposition à l'actuel taux marginal de l'impôt sur le revenu : "Le bouclier Sarkozy est un filet qui laisse échapper les gros poissons mais attrape les petits", dénonce M.Bayrou. Il se dit partisan d'"une imposition sur le patrimoine à base large mais à taux léger". "Un prélèvement de 1 pour 1000 sur les patrimoines supérieurs à 750000euros rapporterait à peu près l'équivalent de l'ISF aujourd'hui", assure-t-il. En ce qui concerne les droits de succession, il est favorable à leur exonération complète jusqu'à 200000euros.

    "L'entreprise est le moteur" Le candidat est convaincu de la nécessité d'une nouvelle réforme des retraites. Il s'engage à ouvrir un débat national sur ce sujet afin d'aboutir à la rédaction d'un projet de loi qui sera soumis à un référendum. Il défend le principe d'une "égalité devant la retraite, par la prise en compte de la pénibilité du travail dans le calcul des trimestres cotisés". Il vise à supprimer les régimes spéciaux et à instaurer un système de retraite par points. M.Bayrou se fixe un objectif de revalorisation du minimum vieillesse et des petites retraites à 90% du smic à la fin du quinquennat, ce qui représenterait un coût de 3,3milliards d'euros.

    M.Bayrou, signataire du Pacte écologique de Nicolas Hulot, se prononce pour une "régulation du prix des énergies fossiles". Partisan d'une fiscalité écologique, il propose "une taxe carbone établie de façon progressive sur dix à quinzeans".

    Pour le président de l'UDF, "l'entreprise est le moteur de la social-économie". Il entend encourager la création d'entreprises et favoriser l'accompagnement des entreprises débutantes. M.Bayrou a de nouveau développé les principales propositions qu'il a déjà exposées dans sa campagne en faveur d'un "small business act à la française" et de la création de deux emplois sans charges pendant cinq ans dans toutes les entreprises.

    Il a également détaillé un certain nombre de propositions en faveur de l'emploi des jeunes. "Il faut associer premier contrat de travail et formation professionnelle, accepter que la collectivité prenne en charge la part du salaire consacrée à la formation du jeune débutant", estime M.Bayrou. Il se prononce pour la création d'un service civique universel de six mois, qui sera pris en compte dans la validation des acquis. "Le contrat de travail normal doit être le CDI", affirme M.Bayrou. Refusant de "prendre le CNE comme modèle, comme l'a proposé Nicolas Sarkozy", il ajoute que "notre mission n'est pas de répandre la précarité, ni pour le salarié, ni pour l'entreprise".

    Patrick Roger

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