• "La France, un atout. François Bayrou, son catalyseur !"

    Hervé Morin était l'invité du Club France 2007 d'Europe 1. Le député-maire d'Epaignes dans l'Eure a évoqué les récents incidents de la Gare du Nord. L'immense désarroi des jeunes de banlieues qui ne demandent rien d'autres que de la considération. Il s'est appuyé sur les Etats-Unis, la Hollande, la Scandinavie pour prouver que financer la recherche, relancer la croissance, donner leur chance à des élèves pauvres, c'était possible. Que la France avait des atouts formidables. Le seul homme à pouvoir les mettre en valeur aujourd'hui, c'est François Bayrou, nous explique-t-il.

    Hervé Morin, député de l'Eure, regrette vivement le « climat pourri » qui s'est installé dans la campagne. Les incidents de la Gare du Nord à Paris révèlent un malaise social évident, constat qu'il partage avec François Chérèque, le secrétaire général de la Cfdt, également invité en studio. Pour Hervé Morin, la question de l'insécurité plane sur la France depuis des décennies sans avoir jamais été réellement résolu. Il se demande par ailleurs s'il faut considérer le « sentiment d'insécurité » ou l'insécurité en elle-même. Il rappelle que les atteintes aux personnes ont augmenté de manière substantielle depuis 2002.

    Aujourd'hui, plaide Hervé Morin, ce drame que vit la France quotidiennement doit trouver sa solution dans le rassemblement de ses forces. Stigmatiser tel ou tel ne sert de rien. Attiser les haines, c'est rallumer des incendies trop mal éteints, selon le président du groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Il s'agit maintenant de considérer les jeunes des banlieues comme des Français à part entière. De ne plus se poser de questions à leur endroit. Il cite un sociologue, Eric Maurin, dont il dit qu'il a parfaitement décrit le phénomène de ghettoïsation de ces quartiers que l'on abandonne.

    Aux Etats-Unis, des initiatives volontaristes sont prises, comme le bussing. Cela consiste à aller chercher tous les matins des enfants de quartiers pauvres pour les emmener étudier dans des écoles huppées. Ils ont là les moyens de s'épanouir, de réussir, de faire éclater leurs nombreux talents. Pourquoi ne pas importer ce genre d'idées en France, demande Hervé Morin.

    Il raconte une anecdote qui lui était arrivée à Rouen pendant la campagne en vue des élections régionales de 2004 : le député de Normandie s'était retrouvé devant une trentaine de femmes, des mères pour la plupart. Il leur avait demandé ce qu'elles souhaitaient, ce dont elles avaient besoin. Elles lui avaient répondu toutes en chœur : rien. Rien du tout. Simplement de la reconnaissance pour leurs enfants, un travail décent, un avenir. On ne donne pas de place à ces enfants dans la société française figée dans ses certitudes que l'endroit où l'on naît détermine l'avenir.

    Hervé Morin tient à s'élever contre cette conception du débat public. Il y a, selon lui, autant d'enfants qui réussissent que partout ailleurs. Cependant qu'une fois sur le marché du travail, les débouchés sont toujours les mêmes. C'est alors le découragement, le sentiment de honte puis de rage qui s'installe chez ces jeunes. Hervé Morin souhaite que la sévérité la plus stricte soit appliquée envers les fauteurs de troubles à l'ordre public. Mais pour ceux qui respectent les lois, c'est d'humanité qu'il s'agit.

    Il sait que cette vaste entreprise d'insertion de ces millions de jeunes et de moins jeunes sera de longue haleine. Il ne refuse pas le combat pour autant. Aujourd'hui, un curriculum-vitae qui porte un nom issu de l'immigration régulière a trois fois moins de chances d'obtenir ne serait-ce qu'un entretien qu'un nom à consonance française « de souche. » C'est une situation que n'accepte pas le porte-parole de campagne de François Bayrou. Aux Etats-Unis, on a dépassé ce stade de la méfiance ultime. Il est grand temps que la France se lance dans ce chantier.

    A propos du drapeau national aux rebords des fenêtres, de la Marseillaise chantée ou pas chantée, Hervé morin montre de la lassitude. Ce ne sont pas ces sujets qui intéressent les Français qui se sentent très bien avec leur identité nationale. L'identité nationale, c'est la République, comme le répète tous les soirs François Bayrou. Hervé Morin remarque en passant que Ségolène Royal devrait également arborer le drapeau européen : elle a signé pour le traité constitutionnel européen, après tout.

    Quant à Nicolas Sarkozy, son idée de ministère de l' « Immigration et de l'identité nationale » s'apparente plus à un « gadget électoral qu'à une proposition pour sortir la France de la plus grande crise qu'elle traverse depuis 1958 ! » Nous aimons tous la France, là ,'est réellement pas la question, qui masque en fait les problèmes liés au logement, à l'éducation, au chômage, à l'environnement, au développement durable, à l'immigration, au développement de l'Afrique.

    Le chômage, parmi tous ces points, est certainement le plus cruel. Pour avoir les chiffres réels des personnes sans emplois aujourd'hui, il faudrait multiplier par trois les statistiques officielles, déplore Hervé Morin. C'est la croissance, selon lui, qui redonnera confiance aux Français. Or, l'on sait que l'absence de croissance entraîne la baisse du pouvoir d'achat. Nous savons, affirme-t-il, que si nous avions le même taux de croissance que les Pays-Bas, le salaire médian augmenterait de 6.300 euros par an et par personne !

    Nous devons concentrer nos efforts sur la recherche, les universités. La Scandinavie consacre trois fois plus de moyens à ces deux secteurs porteurs que nous. Pour relancer l'économie, la croissance, la confiance, pour pouvoir financer la protection sociale, on doit redynamiser le tissu entrepreneurial français. C'est ainsi, conclut Hervé Morin, que François Bayrou propose la création de deux emplois francs sans charges sociales pendant cinq ans. Une vraie politique fondée sur le dynamisme de notre pays, en somme !
    Europe 1

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