• François Bayrou: "Les Français ont besoin de voix indépendantes !"

    30 mai 2007




    François Bayrou en visite aujourd'hui à Avignon, Marseille et Hyères, a confié ses impressions au journal La Provence. Il prône l'élection de voix indépendantes à l'Assemblée nationale. Un renouvellement de la vie politique française par l'installation au Parlement de voix nouvelles, de visages nouveaux. Une "exigence des français", selon François Bayrou, le créateur du Mouvement démocrate. Il redit sa ferme intention de ne pas passer d'accord avec le Parti socialiste, car il souhaite un centre débarrassé des liens qui l'empêchaient de se développer. François se veut une voix forte dans la prochaine mandature. Qu'il compte bien faire entendre dans et hors de l'Assemblée nationale. Propos recueillis par Michel-Philippe Baret.

    Que pouvez-vous attendre, sur le plan des seuls résultats, de ces législatives?

    "Ce mode de scrutin majoritaire comporte une forte dose d'injustice car il offre très peu de place à ceux qui veulent rester indépendants. Pour autant, je suis certain que les Français ont besoin de ces voix indépendantes à l'Assemblée. Plus important encore, cela va nous permettre d'imposer de nouveaux visages dans la vie politique française."

    Il y a beaucoup de novices parmi tous ces candidats du MoDem...

    "Ils sont nombreux, et c'est heureux! Mais ils sont entourés de personnalités confirmées. C'est ainsi que pourra émerger une génération nouvelle, ce qui correspond à une très forte exigence des Français."

    Hervé Morin a déclaré ce matin, en annonçant la création du "Nouveau centre", que c'était vous le dissident. Vos anciens amis sont-ils devenus en un mois vos pires ennemis ?

    "Je ne vis pas les choses ainsi, même si leur comportement n'est pas très digne. Je n'ai aucune envie de participer à ces polémiques. Les commentaires que font les Français au sujet de ces députés qui ont couru rejoindre le pouvoir après m'avoir soutenu tout au long de cette campagne se suffisent à eux-mêmes."

    Ils vous soupçonnent également d'être sur le point de passer un accord avec le Parti socialiste pour disposer d'un plus grand nombre de députés...

    "C'est de la malveillance. Je n'ai aucun contact avec le Parti socialiste. J'ai choisi une seule ligne, celle d'un centre indépendant. Les Français doivent savoir qu'il y a des responsables politiques fiables, capables de défendre avec courage les valeurs auxquelles ils croient."

    Vos candidats se désisteront-ils donc à la carte au second tour ?

    "Ils partent tous au combat en hommes et en femmes libres. Nous verrons donc où nous en sommes au soir du premier tour, le 10 juin. L'enjeu sera de définir quel sera le meilleur moyen pour défendre le pluralisme à l'Assemblée."

    Comment vous faire entendre pendant cinq ans si vous ne disposez pas d'un assez grand nombre de députés ?

    "Attendons les résultats ! De toute façon, je me battrai. Il y a toujours eu dans l'Histoire des voix fortes qui ont refusé de se ranger derrière les puissants de l'heure: De Gaulle en a fait l'expérience, Mendès-France n'avait pas de relais chez les députés, Raymond Barre... Les 20% de Français qui m'ont fait confiance le 22 avril considéreraient comme une injustice le fait de ne pas pouvoir s'exprimer".

    Considérez-vous que l'ouverture affichée par Nicolas Sarkozy est une manoeuvre pour mieux vous étouffer ?

    "J'ai moi-même proposé pendant la campagne présidentielle que toutes les bonnes volontés de ce pays s'appliquent enfin à travailler ensemble. À l'époque, Nicolas Sarkozy déclarait que c'était antidémocratique... Il a choisi cette même pratique, mais en apparence seulement car le ralliement ce n'est pas le rassemblement."

    Quelle analyse faites-vous des premiers jours de ce gouvernement ?

    "On ne peut pas nier une très grande habileté dans la communication. Mais il reste beaucoup de questions. J'en veux pour exemple l'initiative d'instaurer une franchise sur les dépenses de santé: 75 euros, pour bien des familles, c'est beaucoup d'argent... Ce n'est pas là l'idée que je me fais de la solidarité."

    La Provence

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :