• François Bayrou aborde un mois de février crucial pour sa candidature (source Nouvel Obs.com)

    Fort de sondages prometteurs mais fragiles, le candidat UDF à la présidentielle François Bayrou entame mercredi à Bordeaux une série de  meetings thématiques, alors que s'amorce un mois de février crucial pour sa campagne.

    Après un déplacement consacré dans l'après-midi à la situation de l'hôpital et aux difficultés de la médecine psychiatrique en particulier, M. Bayrou prononcera au Palais des Congrès de Bordeaux-Lac un discours consacré aux questions économiques. Lundi, il sera à Strasbourg pour évoquer, cette fois, l'Europe. En meeting à Orléans le 25 janvier, François Bayrou avait annoncé son intention de décliner un projet en "6 E": "emploi, éducation, économie, Europe, environnement, endettement".

    Il entame ces discours programmatiques à l'issue d'un mois de janvier inespéré: en quelques semaines, il a fait un bond dans les sondages, passant de 6% à 9% d'intentions de vote selon les instituts fin décembre, à 11 à 13% aujourd'hui, certaines études d'opinion le plaçant désormais devant Jean-Marie Le Pen.

    Du coup, les attaques se multiplient contre le "troisième homme". "Il se dit au centre mais n'a que des idées de droite", a ainsi lancé le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé. "Sa spécificité, en dehors du fait qu'il dit qu'il est au centre, on la cherche sur le fond".

    François Bayrou "fait partie du système, même s'il fait semblant d'en être l'adversaire", a tonné de son côté dimanche le président du FN Jean-Marie Le Pen, qui aime comparer la candidature du président de l'UDF à celle, éphémère, de Jean-Pierre Chevènement en 2002. Et c'est bien ce souvenir qui hante aujourd'hui les centristes. Car M. Chevènement aussi était au coude à coude avec le candidat d'extrême droite fin février 2002 (la Sofres le créditait alors de 10% d'intentions de vote), mais il s'était ensuite effondré en quelques jours début mars. Le "troisième homme" avait vécu. "Ce n'est pas simplement un courant d'opinion", voulait croire mardi le porte-parole des députés UDF François Sauvadet. "De plus en plus de gens nous disent: on se reconnaît en François Bayrou", y compris des élus socialistes déçus par Ségolène Royal, assure-t-il, en évitant toutefois de citer quiconque. "Entre le brouillard socialiste et le 'on reprend les mêmes et on recommence' de Nicolas Sarkozy, le vrai changement, c'est voter François Bayrou", martèle-t-il, car "ceux qui vont voter Le Pen se tirent une balle dans le pied: ils s'interdisent le choix au second tour".

    Dans l'entourage du candidat UDF, on préfère donc se souvenir de la campagne victorieuse d'un Jacques Chirac en 1995: crédité de 12% d'intentions de vote par la Sofres le 5 décembre, il doublait Edouard Balladur fin février.
    En tout état de cause, le mois de février est une période "absolument cruciale (...) où les courbes prennent une certaine tendance, s'inversent", soulignait lundi soir le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale Hervé Morin sur France-2.

    La "béarnaise" va-t-elle "prendre", comme on peut désormais le lire sur certaines pancartes lors des déplacements de François Bayrou? En tout cas, le candidat centriste -le seul avec Jean-Marie Le Pen à avoir déjà l'expérience d'une campagne présidentielle- est visiblement décidé à labourer le terrain dans les prochaines semaines.
    Après Bordeaux, il sera vendredi à Mantes-la-Jolie (Yvelines) pour arpenter le Val Fourré, rencontrer des enseignants ou dîner avec "200 mamans". Il sera le 16 février à Poitiers, le 20 à Dijon, le 27 à Metz et le 1er mars à Caen. Et systématiquement, fidèle, l'homme prend soin de rencontrer à chaque fois les medias régionaux, fidèle en cela à une campagne de terrain qui lui a plutôt réussi jusque-là. AP

    Nouvel Obs


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