• Bayrou à Rennes. La sauce a pris ! (sources : Le Telegramme)

    Rassembler : c'est son fil rouge et son credo, il s'y tient et il y croit. Il n'est pas seul. Le meeting breton de François Bayrou a réuni, hier soir, 7.500 sympathisants dans le hall bondé du parc-expo de Rennes. Un auditoire que l'UDF n'avait jamais encore connu ici, ni par le nombre ni par l'enthousiasme, ni par la jeunesse. Des centristes qui hurlent et qui scandent, mais aussi des (ex ?) militants PS qui écoutent : pas de doute, la sauce du Béarnais a bien pris.

    Avec un retard digne de Johnny en tournée de province, le candidat du centre n'a pas choisi de parler de la Bretagne aux Bretons venus l'écouter. Certes, il « aime profondément cette terre », une terre « en phase » depuis toujours avec les valeurs qu'il défend, et qui donne régulièrement à ses couleurs plus de suffrages que la France... et qui vient aussi de lui donner une de ses « pointures », avec le ralliement du ministre-maire de Vannes, François Goulard. Pour autant, même s'il se souvient avec émotion de son premier congrès politique à Rennes, François Bayrou n'était pas venu là pour flatter le Breton en le caressant dans le sens du poil. D'ailleurs, il n'en a pas que de bons souvenirs. Comme ce moment où « les piliers (Ndlr : les grands élus UDF) se sont rués en troupe pour aller chez le dominant du moment », par intérêt « de carrière » et pas par conviction.

    « Compère et commère »

    Pour lui, ils se sont fourvoyés en allant jouer le jeu « du monopole du pouvoir » dont il dénonce l'exercice constant par la droite et la gauche. Et voilà François Bayrou qui s'enflamme, dénonçant les candidats UMP et PS comme « compère et commère » entretenant le clivage camp contre camp, dont chaque camp profite à tour de rôle au gré des alternances. « Il faut en finir avec cette détestation réciproque, il faut désormais se comprendre et travailler ensemble » pour « gouverner dans l'intérêt du pays, pas dans l'intérêt d'un camp ». Il entend bien être l'homme qui aura la peau de ce « schéma politique dépassé » et des escarmouches droite-gauche qu'il inspire, comme « le drapeau tricolore qu'ils agitent comme la muleta dans l'arène ». Une surenchère bien dérisoire à ses yeux, quand le pays est confronté à des enjeux de pouvoir d'achat, de climat, d'énergie, d'économie, ou de recherche. De « moralité » aussi, avec des institutions minées par « un climat de compromissions » et qu'il convient d'assainir en modifiant la Constitution et la loi électorale.

    La liberté de Goulard le « pif » de Lindon

    Le leader centriste a partagé la vedette avec son nouveau soutien François Goulard, qui s'est taillé un joli succès de tribun dans une harangue enflammée conclue sur ces mots : « Sentez-vous enfin libres, agissez au nom de vos convictions et non de votre appartenance ». Vincent Lindon a aussi suscité un bel enthousiasme en improvisant sur les planches rennaises un gentil compliment bayrouphile. « Il me rassure, je n'aime pas les gens qui angoissent, j'aime ceux qui ressemblent à un grand frère. Avec lui, il n'y aura pas de problème... C'est la première fois de ma vie que je m'intéresse à quelqu'un, je sais que j'ai du pif et que j'ai choisi le bon ».

    Vincent, François...

    François Bayrou se plaignait tant d'être délaissé par la presse. Il pourrait désormais se plaindre de manquer d'air. Pensez : trois quarts d'heure pour faire 30 mètres sur le campus du centre de formation des apprentis de Ploufragan (Côtes-d'Armor) !

    « La star, c'est François »

    Impossible de faire deux pas sans être enfermé par une meute de journalistes qui vous collent caméras dans les yeux et micros dans le nez. L'assaut ne cessera pas durant les deux heures de sa présence sur le campus. Eh bien, même pas un soupir ; le candidat de l'UDF en profite pour marteler son leitmotiv à chaque halte : il faut en finir avec l'UMP et le PS qui s'entendent pour conserver le monopole du pouvoir depuis 25 ans. Mais, pas le tout, il faut aller tailler une petite bavette avec les apprentis qui commencent à trouver le temps long à côté. Vincent Lindon, lui aussi, bat la semelle, à l'écart ; et même pas moyen de fumer une cigarette, tranquille : « C'est interdit dans la cour, monsieur ! » crient les jeunes. Une déclaration ? « Non, la star c'est François aujourd'hui », répond l'acteur d'un sourire fatigué. Un petit coup de pompe ? Et hop, trois éclairs au chocolat avalés en un éclair par François Bayrou lors d'une pause-express de cinq minutes. Eclair, aussi, la visite des labos de boucherie, boulangerie et pâtisserie. Petit détour par la classe de Coralie, en commerce et assistant de gestion de PME. Puis, compte-tour dans le rouge pour le tour de l'Institut supérieur de Formation de l'automobile. Impressionné, François Bayrou, par les installations, mais aussi par ces jeunes qui trouvent tous un emploi à la sortie : « L'alternance c'est l'avenir ». C'est promis, il reviendra : « pour inaugurer le " Véhipole 2 " », en septembre, « quand je serai élu président ».


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