• Dissuasion nucléaire

    « Ce qui serait rationnel, c'est de discuter d'un désarmement nucléaire de long terme. »

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    François Bayrou expose sa vision de la dissuasion dans l'équilibre international, et de la menace de prolifération nucléaire, en réponse à Nicolas Voisin du "PoliTic'Show".



    « Ce qui se joue, dans les jours où nous sommes, est une question terrible pour l'humanité : si on accepte la prolifération nucléaire, un jour un fou s'en servira. La question est celle des détenteurs des armes, de leur caractère stable ou instable. Le droit d'ingérence se lit à l'aune de cette stabilité ou instabilité.

    Déjà, ce n'est pas rassurant que cinq, six grands États aient l'arme nucléaire. On voit ce qui se passe en Iran : ce sont des technologies à la portée d'un appareil scientifique convenable. Il y a des risques de fuite.


    Ces États qui ont l'arme nucléaire considèrent comme légitime qu'ils la détiennent, et que les autres ne la détiennent pas ; tandis que l'Iran ou la Corée du Nord disent ‘‘et pourquoi pas nous ?''.


    Une politique rationnelle et juste serait de discuter d'un plan de désarmement nucléaire de long terme. Il permettrait de répondre, à tous les pays qui veulent la prolifération nucléaire, que nous allons - à pas programmés - vers un monde dans lequel cette arme serait bannie.


    La dissuasion a changé de visage. Il est donc nécessaire que nous reformulions notre doctrine en matière nucléaire.


    Les intérêts vitaux de la France ne sont pas définis uniquement par les frontières hexagonales ou même l'Outremer. L'intérêt vital de nos alliés les plus proches est une part de notre intérêt vital.


    Mais le caractère dissuasif de l'arme atomique vient de ce qu'elle est une arme de dernier recours : ce n'est pas une arme de maintien de l'ordre international, ou de lutte contre le terrorisme international. »