• François Bayrou construit un mouvement plus jeune et plus urbain

    C'est en tout cas ce qui ressort d'une enquête menée par l'institut Ifop pour le journal La Croix. D'après cette enquête, qui cumule des sondages réalisés sur la période 2004-2007, les 18-24 ans constituent aujourd'hui 15% des électeurs qui se disent proches de l'ancien candidat de l'UDF à la présidentielle. C'est trois fois plus qu'il y a trois ans (5%). La part des 25-35 ans est passée de 16% à 20% entre mars-avril et la création du MoDem, le 10 mai. Un tiers (33%) des sympathisants du Mouvement démocrate appartiennent aujourd'hui à la catégorie des professions intermédiaires et des employés, contre 21% en 2004. A l'inverse, la part des ouvriers a sensiblement diminué, passant de 13% à 8% sur la même période. La part des sympathisants issus des zones rurales a constamment diminué depuis 1999, passant de 27% il y a huit ans à 20% le mois dernier. L'Ifop a également étudié les reports de voix entre les deux tours de l'élection présidentielle, où François Bayrou a recueilli 18,6% des voix au premier tour de scrutin. Selon l'institut, qui a cumulé six enquêtes réalisées dans l'entre-deux tours, 46% des électeurs ont voté le 6 mai pour la socialiste Ségolène Royal, et 42% ont opté pour le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy. Douze pour cent se sont abstenus ou ont voté blanc.


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  • 30 mai 2007




    François Bayrou en visite aujourd'hui à Avignon, Marseille et Hyères, a confié ses impressions au journal La Provence. Il prône l'élection de voix indépendantes à l'Assemblée nationale. Un renouvellement de la vie politique française par l'installation au Parlement de voix nouvelles, de visages nouveaux. Une "exigence des français", selon François Bayrou, le créateur du Mouvement démocrate. Il redit sa ferme intention de ne pas passer d'accord avec le Parti socialiste, car il souhaite un centre débarrassé des liens qui l'empêchaient de se développer. François se veut une voix forte dans la prochaine mandature. Qu'il compte bien faire entendre dans et hors de l'Assemblée nationale. Propos recueillis par Michel-Philippe Baret.

    Que pouvez-vous attendre, sur le plan des seuls résultats, de ces législatives?

    "Ce mode de scrutin majoritaire comporte une forte dose d'injustice car il offre très peu de place à ceux qui veulent rester indépendants. Pour autant, je suis certain que les Français ont besoin de ces voix indépendantes à l'Assemblée. Plus important encore, cela va nous permettre d'imposer de nouveaux visages dans la vie politique française."

    Il y a beaucoup de novices parmi tous ces candidats du MoDem...

    "Ils sont nombreux, et c'est heureux! Mais ils sont entourés de personnalités confirmées. C'est ainsi que pourra émerger une génération nouvelle, ce qui correspond à une très forte exigence des Français."

    Hervé Morin a déclaré ce matin, en annonçant la création du "Nouveau centre", que c'était vous le dissident. Vos anciens amis sont-ils devenus en un mois vos pires ennemis ?

    "Je ne vis pas les choses ainsi, même si leur comportement n'est pas très digne. Je n'ai aucune envie de participer à ces polémiques. Les commentaires que font les Français au sujet de ces députés qui ont couru rejoindre le pouvoir après m'avoir soutenu tout au long de cette campagne se suffisent à eux-mêmes."

    Ils vous soupçonnent également d'être sur le point de passer un accord avec le Parti socialiste pour disposer d'un plus grand nombre de députés...

    "C'est de la malveillance. Je n'ai aucun contact avec le Parti socialiste. J'ai choisi une seule ligne, celle d'un centre indépendant. Les Français doivent savoir qu'il y a des responsables politiques fiables, capables de défendre avec courage les valeurs auxquelles ils croient."

    Vos candidats se désisteront-ils donc à la carte au second tour ?

    "Ils partent tous au combat en hommes et en femmes libres. Nous verrons donc où nous en sommes au soir du premier tour, le 10 juin. L'enjeu sera de définir quel sera le meilleur moyen pour défendre le pluralisme à l'Assemblée."

    Comment vous faire entendre pendant cinq ans si vous ne disposez pas d'un assez grand nombre de députés ?

    "Attendons les résultats ! De toute façon, je me battrai. Il y a toujours eu dans l'Histoire des voix fortes qui ont refusé de se ranger derrière les puissants de l'heure: De Gaulle en a fait l'expérience, Mendès-France n'avait pas de relais chez les députés, Raymond Barre... Les 20% de Français qui m'ont fait confiance le 22 avril considéreraient comme une injustice le fait de ne pas pouvoir s'exprimer".

    Considérez-vous que l'ouverture affichée par Nicolas Sarkozy est une manoeuvre pour mieux vous étouffer ?

    "J'ai moi-même proposé pendant la campagne présidentielle que toutes les bonnes volontés de ce pays s'appliquent enfin à travailler ensemble. À l'époque, Nicolas Sarkozy déclarait que c'était antidémocratique... Il a choisi cette même pratique, mais en apparence seulement car le ralliement ce n'est pas le rassemblement."

    Quelle analyse faites-vous des premiers jours de ce gouvernement ?

    "On ne peut pas nier une très grande habileté dans la communication. Mais il reste beaucoup de questions. J'en veux pour exemple l'initiative d'instaurer une franchise sur les dépenses de santé: 75 euros, pour bien des familles, c'est beaucoup d'argent... Ce n'est pas là l'idée que je me fais de la solidarité."

    La Provence

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  • Marielle de Sarnez, députée européenne, était l'invitée de la Chaîne Parlementaire lors de l'émission Parlons-En. Elle y a évoqué ce que pourrait être la prochaine législature. Les dangers d'une trop grande concentration des pouvoirs. D'une chambre bleu horizon. La question de la place du centre dans l'échiquier politique a egalement été abordée, ainsi que le mode de scrutin qui érode les chances du Mouvement démocrate de se voir représenté dignement à l'Assemblée nationale. Marielle de Sarnez demande aux Français de porter au palais Bourbon un groupe parlementaire qui sera vigilant sur différents points : la Loi sur les Universités présentée en juillet en session extraordinaire du Parlement et le budget qui sera sûrement encore en déficit.

    Pour Marielle de Sarnez, les pouvoirs qui se concentrent de plus en plus augurent mal de la prochaine mandature. Elle admet que le style du nouveau président de la République sera différent de celui de son prédécésseur. Elle ne s'en étonne pas. Une nouvelle génération arrive au pouvoir. Mais ce n'est pas cela qui focalise l'attention de la candidate à l'élection législative de la XI ème

    circonscription de Paris. Elle dit se battre pour un pluralisme, alors que tout indique que les leviers de commande iront dans les mêmes mains. Elle ne souhaite pas une assemblée monocolore aux prochaines élections des 10 et 17 juins prochains.

    A propos de la place du centre, Marielle de Sarnez explique que nous abordons une nouvelle phase. Une recomposition politique. Elle s'attachera désormais à « faire bouger les lignes ». La grande affaire de ces trente dernières années, explique-t-elle, c'est de faire croire aux Français qu'il n'y a que la gauche, que la droite sur l'échiquier politique français. D'un côté une majorité triomphale qui votera sans barguiner tout ce qui lui sera proposé. De l'autre, une opposition qui s'opposera systématiquement. Elle y voit un archaïsme qu'elle espère faire lever. Tout cela évidemment convient parfaitement au nouveau pouvoir en place.

    Nicolas Sarkozy enverra ses amis en nombre au Parlement. Et le Parti socialiste ramassera les miettes. Ce n'est pas là, pour Marielle de Sarnez, une manière intelligente de faire de la politique. Le seul lieu, d'après elle, où il peut y avoir un contre-pouvoir efficace, qui s'exprime, c'est évidemment le Parlement. Avec des députés doués d'un esprit critique personnel qui pourront approuver lorsqu'ils estimeront les mesures prises bonnes et s'opposer quand les projets sont critiquables. C'est en tous les cas la ligne du Mouvement démocrate de François Bayrou.

    Le mode de scrutin français sera un élement difficile pour ce nouveau parti politique dont Marielle de Sarnez est aujourd'hui la représentante. La France est un des deux seuls pays en Europe à disposer d'un mode de scrutin majoritaire, avec l'Angleterre. Excepté que l'Angleterre ne présente qu'un tour, alors qu'en France, nous sommes confrontés à deux tours. Au moins en Angleterre subsiste une force politique qui trouve sa place entre les conservateurs et le Labour. C'est bien cela qui choque Marielle de Sarnez dans le système français : il ne prend pas en compte la diversité des courants politiques. Elle le pensait déjà en 2002 lorsque Jean-Marie Le Pen atteignit le deuxième tour de l'élection présidentielle et se trouva sans aucun député à l'Assemblée nationale. Un lieu où combattre ses idées eût été bien plus facile.

    Elle propose un autre système. A l'allemande. De type proportionnel dans lequel on peut d'une part assurer une majorité au pouvoir qui vient d'arriver et d'autre part garantir aux Français que l'ensemble des sensibilités de l'opinion qui font la société française, qui font la richesse de la France, soient représentées à l'Assemblée nationale. C'est aussi le gage que l'on ferait ainsi travailler ensemble divers courants d'une manière plus ouverte sans a priori ou systématisme.

    Marielle de Sarnez, dans ce sens, veut parier que les Français voteront pour les candidats du Mouvement démocrate en grande partie pour qu'il n'y ait pas que deux grands courants politiques à l'Assemblée nationale. Une UMP absolument dominatrice. Elle ne trompe personne, d'après Marielle de Sarnez. Sa majorité sera énorme, pléthorique. Ecrasante. Il y aura une petite opposition avec le Parti socialiste. Elle lance donc un appel aux Français : « Si vous souhaitez qu'il y ait des représentants du Mouvement démocrate, votez pour eux. »

    A la question de savoir s'il se peut qu'une alliance objective avec le Parti socialiste voit le jour, Marielle de Sarnez répond que les Français sont loin de ces arrières-cuisines politiciennes. Elle se dit persuadée que si les Français donnent leur confiance à François Bayrou et au Mouvement démocrate, il y aura effectivement des candidats placés premiers ou deuxièmes. Dès lors, on peut gagner le deuxième tour. Elle tient à prévenir que s'il devait ne pas y avoir de députés du Mouvement démocrate à l'Assemblée nationale, nombre de sujets ne seront pas défendus durant cette législature.

    C'est la raison pour laquelle il faut un groupe de parlementaires structuré, extrêment vigilant. Qui reste dans le même temps ouverts. Sur la question de l'Europe, par exemple. Marielle de Sarnez se réjouit de voir le président de la République abandonner son idée de mini-traité. Au profit d'un traité simplifié, qui fut l'idée que défendit François Bayrou pendant toute sa campagne électorale. Il faudra se battre, affirme-t-elle, pour que le nouveau traité garde la substance du Traité pour une Constitution européenne. Des avancées démocratiques et bien entendu la charte des Droits fondamentaux.

    Un groupe qui puisse aussi intervenir sur des sujets aussi brûlants que l'Université. Le Premier ministre souhaite présenter en session extraordinaire en juillet une Loi sur l'Université. Il affirme, selon Marielle de Sarnez, que ce sera la Loi la plus importante de la législature. Elle lui répond qu'on ne peut pas expédier, ainsi, à la va-vite, en juillet, la Loi la plus importante de la législature Une consertation sera nécessaire. Elle désapprouve cette façon de traiter le problême réel, prégnant, de l'Université française. Elle se dit favorable à une certaine autonomie de chaque université. Mais, tout simplement, il faut préserver des diplômes nationaux. Que les droits d'inscription ne deviennent pas prohibitifs. Qu'on ne contruise pas l'inégalité devant l'Enseignement supérieur. Pour toutes ces questions, c'est aux parlementaires de faire leur travail.

    Ces parlementaires devraient enfin pouvoir disposer à leur guise de la maîtrise de l'ordre du jour. Marielle de Sarnez propose également qu'on supprime l'alinéa 3 de l'article 49 de la Constitution de la V ème République qui autorise le Gouvernement à engager sa responsabilité sur un texte, ce qui lui permet de forcer son adoption par les députés, sauf si l'Assemblée est prête à le renverser. Bien plus encore, Marielle de Sarnez demande un changement des attitudes et des mentalités. Elle en veut pour preuve l'annonce par le Gouvernement de laisser filer les déficits. Marielle de Sarnez s'insurge contre le fait de laisser ainsi exploser encore un peu plus la dette, un des thèmes phares de la campagne de François Bayrou.

    Cela signifierait pour elle qu'on ne contrôlerait plus l'état de nos finances publiques. D'après la vice-présidente du Mouvement démocrate, le Gouvernement dirigé par François Fillon laisse entendre que le problème se règlera d'ici cinq années. Elle observe que ce n'était pas l'engagement de Nicolas Sarkozy durant sa campagne électorale. C'est la raison pour laquelle elle appelle à la formation d'une véritable mandature, d'un Parlement représentatif des diverses opinions. Qui puisse empêcher ces actions prédatrices pour l'équilibre budgétaire français.

    Marielle de sarnez conclut en livrant sa pensée : « On ne devrait pas pouvoir voter un budget en déficit. » Or, précisément, l'Assemblée nationale réunira pléthore de députés de l'Union pour un mouvement populaire. Qui signeront avant même que de siéger l'engagement de voter tous les budgets. Pour Marielle de Sarnez, c'est là une manière « rétrograde » de faire de la politique. Si un budget est bon pour la Nation, pas de problèmes, on le vote. S'il creuse inexorablement le déficit, on s'abstient ou on vote contre. C'est ce à quoi s'engage Marielle de Sarnez si elle est élue, à l'issue de l'élection législative dans la XI ème circonscription de Paris. Simplement parce que c'est contraire à l'intérêt de la France et des Français.

    La Chaîne parlementaire - LCP-AN

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  • 24 mai 2007

    Marielle de Sarnez était l'invité de France Info et I> Télévision lors de l'émission, « A sa place, vous feriez quoi ? » Elle se dit confiante sur l'avenir du MoDem qui débutera officiellement ce soir lors d'une grande réunion publique au Zénith de Paris. Elle souhaite que le groupe palementaire du Mouvement démocrate soit le plus large possible pour un contre-pouvoir efficace à l'Assemblée nationale. D'autre part, Marielle de Sarnez a approuvé l'idée du nouveau président de la République de proposer un nouveau traité européen simplifié.

    La vice-présidente de l'UDF Marielle de Sarnez s'est dite mercredi "confiante" pour les élections législatives, espérant "faire le meilleur score possible" afin "d'avoir un groupe" MoDem à l'Assemblée nationale. "Quand on regarde ce qui se passe dans les grands pays européens qui nous entourent, ceux qui font près de 19%, ce qui a été le score de François Bayrou au premier tour" de la présidentielle, "ils ont à peu près 19% des sièges", a souligné la députée européenne, invitée de "A sa place, vous feriez quoi?".

    "Il faut que le gouvernement de François Fillon ait la majorité", a expliqué Marielle de Sarnez. "Mais, je ne souhaite pas qu'il y ait une majorité qui écrase tout", et "je ne souhaite pas qu'en face d'eux, il n'y ait que l'opposition parce que ça veut dire que l'on est dans le systématisme des deux côtés". "Je souhaite que l'on ait des députés du Mouvement démocrate qui soient libres, qui donnent leur avis et qui votent en fonction de l'intérêt général: quand ça sera bien, on le dira; quand ça sera une mauvaise décision, on votera contre", a-t-elle expliqué.

    Le MoDem lance ce soir au Zénith sa campagne pour les législatives. Ce nouveau parti lancé par François Bayrou "portera cette envie de rénovation. Non seulement nous ferons le plus possible de voix au premier tour. Mais nous aurons, je l'espère, le plus possible de candidats qui seront en position de figurer au deuxième tour", a estimé Marielle de Sarnez.

    "Nos électeurs, ils veulent notamment que cette force politique soit représentée à l'Assemblée nationale et c'est pour cela que je suis confiante" Par ailleurs, Marielle de Sarnez, s'est dite séduite par l'idée de traité simplifié défendue par Nicolas Sarkozy pour remplacer le projet de constitution européenne, à condition que l'on garde "la substance" du texte.

    "S'il s'agit d'enlever la substance du projet de traité constitutionnel, et notamment toutes les avancées démocratiques contenues dans la première partie, ainsi que la charte des droits fondamentaux de la deuxième partie, je pense que nous n'aurons pas l'accord des 18 pays qui ont déjà ratifié le projet de traité", a déclaré Mme de Sarnez.

    "Si on arrive à conserver la substance, je dis pourquoi pas", a ajouté la député européenne, candidate de l'UDF Mouvement démocrate à l'élection législative de la XI° circonscription de Paris. Mme de Sarnez s'est par ailleurs félicitée qu'il n'y ait "plus de mini-traité". "Cette idée-là qui avait été celle de Nicolas Sarkozy pendant la campagne est remisée, je trouve que c'est bien, parce qu'un mini-traité pour l'Europe, ce n'était pas beaucoup d'ambition", a-t-elle jugé.

    Comme François Bayrou pendant sa campagne, elle a soutenu l'idée d'un nouveau référendum pour faire approuver un nouveau texte. "Si nos dirigeants politiques ont le courage d'affirmer haut et fort leurs convictions, je pense que les Français renoueront avec l'Europe", a-t-elle conclu.


    France Info - I Télévision

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